Pour les poissons, c'est une bonne nouvelle. Pour l'Algérie, cela pourrait être encourageant. Les efforts pour lutter contre la surpêche servent à quelque chose. Tel est le verdict d'une longue étude publiée, le 31 juillet, dans la revue américaine Science, où 21 chercheurs dressent un bilan positif pour plusieurs pêcheries, aux Etats-Unis, en Islande et en Nouvelle-Zélande. Pour avoir agi avant d'atteindre un seuil irréversible, les autorités qui gèrent la pêche dans le nord-est des Etats-Unis, près de la Californie et en Islande ont renversé la tendance : les stocks de pêche y seraient désormais au-dessus de la moyenne relevée à long terme. Ce serait aussi le cas au large de l'Alaska et de la Nouvelle-Zélande. Les chercheurs relèvent aussi qu'au Kenya, la décision, de fermer certaines zones de pêche et d'interdire plusieurs types de filets, a permis d'augmenter la taille moyenne des prises, et le revenu des pêcheurs. Les chercheurs ont d'ailleurs listé, région par région, les principales actions entreprises pour réduire l'impact de la pêche (quotas, mailles de filets, fermeture de régions, certification de pêcheries, etc.) Ils soulignent aussi le poids des flottes de pêche des pays riches qui croisent au large de l'Afrique, et donc le rôle qu'ils doivent jouer dans la préservation des stocks. Il reste qu'en dépit des succès, moins de 1% des océans voient leurs stocks de pêche repartir à la hausse. A l'est du Canada, la morue n'est toujours pas revenue. A l'ouest de l'Europe, la pression des pêcheries reste forte, ainsi que dans la mer Baltique. Les scientifiques demandent donc aux gouvernements et organismes de régulation des pêches d'accroître leurs efforts. Il en va de l'état des océans, mais aussi de la survie d'une activité économique précieuse. Adapté d'un papier extrait de Science et Vie