La poterie traditionnelle qui, autrefois, était l'apanage d'une poignée d'artisans est de nos jours pratiquée par beaucoup de gens qui ne maîtrisent pas forcément cet art ancestral très ancré en Kabylie. Les difficultés liées aux métiers de l'artisanat et la non transmission du savoir-faire font que ces produits (Jarres, couffins, ustensiles…) se font de plus en plus rares. Aujourd'hui, même si le travail artisanal peut se révéler un atout touristique important pour la région de Béjaïa, l'on ne peut « dénicher » ces objets qu'à l'occasion de manifestations culturelles. A Béjaia, quoique l'artisanat refait son apparition durant la saison estivale sur les abords des routes, l'activité tend à disparaître et les artisans baissent les bras les uns après les autres. A Aokas, plus exactement à la sortie du tunnel du Cap, au niveau de la placette du 8 Mai 1945 et ses alentours, des jeunes ornent leurs boutiques juxtaposées l'une devant l'autre et se mettent à disposer les poteries de sorte de séduire les visiteurs. Salim, la trentaine bouclée, est l'un de ces jeunes commerçants. Très sensibles aux métiers de l'artisanat et fidèle à sa passion qu'il exerce depuis 10 ans, il s'affaire à dessiner sur des galets et poterie, écrire sur des coquillages et sculpter différents objets. L'artisan, nonobstant ses revenus qu'il juge dérisoires, apprécie ces moments de joie qu'il partage avec ses clients habitués. Communicatif, le jeune artiste dit avoir tissé d'étroites relations avec de nombreux clients qui lui remettent des cadeaux en signe de reconnaissance et d'encouragement. C'est durant le soir que Salim, entouré de visiteurs, expose une variété d'objets artisanaux qu'il a lui-même confectionné. Si les la vacanciers apprécient les objets exposés et n'hésitent pas à s'acheter des souvenirs à leur retour, il n'en demeure pas moins que certains produits traditionnels qu'ils sollicitent se font très rares ou carrément inexistant. Chose que regrettent les visiteurs qui entendent transmettre à travers ces objets souvenirs les traditions des lieux qu'ils visitent. Pas seulement des sculptures ou de objets portant des dessins et reproduisant ainsi les sites touristiques de la région, tels que la pittoresque cascade de Kefrida, le Cap Aokas et le mont Gouraya. « Nous essayons de d'offrir au visiteur quelque chose qui lui rappelle les sites emblématique de la région pour qu'il garde un souvenir vivant de son passage » explique un artiste. Ce dernier, tout en regrettant la négligence et le peu d'intérêt accordé à l'artisanat, lance un message à l'adresse des autorités devant œuvrer à encourager les artisans et à les accompagner à créer leu propres ateliers. Cela permettra, poursuit-il, de relancer la poterie traditionnelle, la sculpture sur bois et bien d'autres métiers de l'artisanat qui s'éteignent peu à peu.