Le salon de l'artisanat donne à voir toute l'ingéniosité des travailleurs du cuivre, du cuir et autres bois. Comme chaque année, le secteur de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat a réuni les artisans venus des quatre coins du pays pour exposer le fruit de leur labeur et de leur ingéniosité. Ce salon a débuté mardi soir et se poursuivra jusqu'au 6 juillet prochain au Palais des expositions des Pins-Maritimes. Les objectifs visés par cette manifestation qui voit la participation de huit pays étrangers : l'Egypte, la Syrie, le Sénégal, le Burkina Faso, la Hongrie, le Vietnam, la Turquie et enfin la France, sont d'une part, la promotion et la commercialisation des produits de l'artisanat traditionnel, l'échange d'expérience entre les nationaux et les artisans étrangers sur les questions se rapportant à leur métiers et d'autre part la mise en valeur du savoir-faire et des techniques de production des artisans. Pour la participation nationale, il a été enregistré la confirmation de 249 participants de différentes régions du pays. Ces derniers ont été sélectionnés par les chambres régionales de l'artisanat et des métiers. Par rapport au nombre d'artisans recensés par ces chambres, cette participation est très loin en dessous de la moyenne. Il existe en Algérie 89 515 artisans, exerçant dans leur grande majorité dans un cadre familial, permettant la création de 150.000 emplois réels. Ainsi, ce secteur très valorisant demeure une pratique sédentaire dans notre pays, qui s'exerce variant en fonction des régions et couvrant une gamme très riche de produits : la poterie, la céramique d'art, le tissage, la tapisserie, la bijouterie, la dinanderie, la maroquinerie, la vannerie, la lutherie, le travail du bois et le travail du verre. En ce qui concerne les métiers pour la promotion de cet art, il est à relever qu'en plus des actions de promotion développées par chacune des chambres régionales de l'artisanat et des métiers, l'Etat s'est doté d'un organisme spécialisé, l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel (Anart), qui a pour mission essentielle la promotion de l'artisanat traditionnel et d'art en Algérie et à l'étranger. Ainsi, les actions de promotion par l'Anart, au niveau des marchés étrangers se traduisent par une participation massive aux manifestations professionnelles et pour le grand public. Sur le plan national, la promotion des produits se traduit par l'organisation de salons régionaux spécialisés et d'un salon international annuel à Alger. En ce qui concerne, la «spécialisation» ou la «spécificité», celle-ci emprunte à la tradition ses techniques de fabrication. Elle reste toutefois d'essence arabo-andalouse. L'ornementation sculptée ou estampée s'inspire des arts connus chez les Hammadites qui lui ont donné de nouvelles applications. Les artisans céramistes, basés essentiellement à Alger, ont introduit ces dernières années des touches nouvelles à l'ornementation du produit. Quant au verre soufflé, il a subi de larges influences lors de la présence turque en Algérie. Le verre soufflé s'attache uniquement aux objets décoratifs, voire accessoires. C'est un art qui est mineur et réservé à un public avec les objets de l'artisanat fabriqués et qui sont essentiellement des lampes, des verres à thé, des fioles et bonbonnières. La troisième vocation porte sur la bijouterie- orfèvrerie qui est d'inspirations diverses. Le bijou est un témoignage vivant d'un génie qui a traversé les âges. Le reflet vivant de l'essor de la bijouterie est concrétisé par le nombre impressionnant d'échoppes. Plusieurs régions sont célèbres pour la qualité de leurs bijoux. Pour sa part, la maroquinerie ou le travail du cuir plonge ses racines très loin dans le passé. Il est évident que cet artisanat s'est développé d'une manière conséquente du fait que le travail de la peau dépend directement de la consommation de la viande. Le tapis et le tissage restent dans une certaine richesse de styles dont la patine des temps n'alterne en rien la beauté. Dans cette longue marche intemporelle, cet art ancestral s'est sans cesse enrichi des apports africain, arabo-islamique, berbère et orientaux. Quant à la dinanderie, c'est un métier qui s'appuie sur le travail de la feuille de cuivre et sa transformation en articles utilitaires ou simplement décoratifs. Les artisans dinandiers sont établis depuis le Moyen Age. Depuis des centaines d'années, on aura vu donc se succéder les styles dans une atmosphère meublée par le bruit des marteaux frappant le cuivre. Enfin, l'habit traditionnel et la broderie permettent de percevoir la façon de s'habiller et a, de tout temps, constitué le reflet des sociétés et le signe de leur évolution dans le temps. Le costume, son dessin, sa texture ou bien ses étoffes nous renseignent sur les us et coutumes des peuples ; l'autre volet la broderie, tradition séculaire, représente au travers des motifs, couleurs et techniques le témoignage vivace de la vie d'antan. Chaque ouvrage, outre l'aspect imaginatif et créatif de son auteur, constitue un reflet de la vie au quotidien. Rappelons qu'un prix national de l'artisanat traditionnel et l'artisanat d'art récompensera cette année encore le savoir - faire et la créativité des meilleurs artisans.
