Professeur, écrivain et chercheur, Djilali Sari demeure l'un des intellectuels algériens qui œuvrent pour sauver le patrimoine national. Les étapes de son parcours se confondent avec les jalons de notre histoire. Il en fait partie. Sans aucune complaisance. Lorsqu'on lui parle de la « Tachfinya » et de sa crainte de la voir disparaître, il réagit spontanément : « A l'ère d'une mondialisation se poursuivant partout, sans relâche, par la standardisation de modèles découlant de normes imposées par la généralisation de l'économie de marché, la réappropriation, comme la sauvegarde de tout patrimoine, est impérative. D'autant que tout patrimoine constitue en soi un enrichissement, tant pour la société directement concernée que pour l'humanité tout entière, évoluant désormais dans un monde-village ». Et d'ajouter avec éloquence et un grand débit verbal : « Il convient de tout mettre en œuvre dans un double but, aussi bien pour préserver ce qui subsiste et qui risque de disparaître inexorablement tôt ou tard, face à une urbanisation accélérée, que pour se réapproprier certains monuments des plus représentatifs, et à plus forte raison l'un des joyaux de l'Occident musulman « La tachfinya », avant tout comme test ». Optimiste, M. Sari reconnaît : « Au vu de maintes réalisations poursuivies à travers les pays si attachés à leurs cultures et qui ont excellemment réussi à reconstruire le nombre de monuments endommagés ou détruits, à la suite de divers sinistres, comme les guerres, les incendies, les agressions ou les séismes, c'est plus que jamais un objectif à notre portée… ». Aucune crainte donc pour notre patrimoine…