Histoire n Le professeur chercheur Djillali Sari plaide pour la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine de la cité des Zianides. «Il convient d'agir activement mais à bon escient, de réagir à la dégradation continue du patrimoine où du moins de ce qui reste et qui risque de disparaître à jamais», souligne M. Sari lors des journées d'études sur la médersa Tachfinya. Le livre s'articule sur cinq axes étroitement liés afin d'en souligner l'originalité et la richesse d'un patrimoine «œuvre poursuivie par tant de générations, mais gravement exposée à nombre de dangers, d'agressivité et de démolitions conscientes ou accidentelles», explique l'auteur. Dans la première partie de cet essai, intitulée «une urbanisation bimillénaire», le Pr. Sari met en exergue le Tout Tlemcen «l'une des plus vieilles villes du réseau urbain algérien et la plus représentative du patrimoine architectural arabo-musulman» tout en examinant les origines remontant à la plus haute antiquité et l'urbanisation redevable aux illustres dynasties maghrébines. Dans la seconde partie du livre, l'auteur s'est penché sur l'héritage patrimonial et architectural dans laquelle il s'est longuement étalé sur «le site du Mechouar comme étant un puissant pôle d'attraction devant restructurer et revaloriser la ville historique». La troisième partie est consacrée, par contre, aux problèmes d'excroissance urbaine, où l'auteur montre que «les rapports villes-campagnes n'ont pas pu résister aux bouleversements engendrés par de multiples facteurs d'ordre sociodémographique, économique et politique durant ces dernières décennies». Le rôle du patrimoine immatériel dans la renaissance de Tlemcen est abordé par M. Sari, dans la quatrième partie de ce livre qui rappellera l'héritage musical andalou et l'impact qu'a eu le congrès de la musique arabe au Caire en 1932 sur la renaissance culturelle, au côté de Dar el Hadith et l'association culturelle les Amis du livre, en passant par diverses personnalités ayant marqué l'histoire de Tlemcen durant cette période. Djillali Sari reviendra dans la cinquième partie à l'impérieuse reconstruction de la Tachfinya détruite en 1876 par les forces coloniales. «Le patrimoine architectural arabo-musulman de Tlemcen a été amputé d'un monument bien ciblé en raison aussi bien de son site, en plein cœur de la ville, que de sa somptuosité, un chef-d'œuvre ayant symbolisé le génie des grands bâtisseurs de l'Occident musulman, et qui constitue sans conteste le symbole non seulement de la capitale des Zianides mais aussi de tout le Maghreb central», souligne-t-il dans ce contexte. Ce livre, indique-t-on, servira de document de base et de réflexion pour la commission récemment installée à l'issue des journées d'études réservées à la «Tachfinya» qui devrait s'y inspirer pour présenter ses propositions de réhabilitation et de revalorisation des sites historiques de Tlemcen.