La création du nouveau billet vise à assurer «une disponibilité accrue» de la monnaie fiduciaire, explique la même source. Le règlement portant émission et mise en circulation de cette nouvelle coupure a été adopté suite à la réunion en session ordinaire du Conseil de la monnaie et du crédit, sous la présidence de Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. Aucune date n'est avancée toutefois pour sa mise en circulation. La Banque d'Algérie s'est contentée de souligner que ce billet de banque, «qui circulera concomitamment avec les autres billets de banque, actuellement en circulation, contribuera au rafraîchissement de la monnaie fiduciaire et à sa disponibilité accrue». La Banque centrale a été donc contrainte de recourir au tirage de nouveaux billets pour satisfaire une demande massive au niveau des postes des détenteurs de comptes CCP, avait reconnu Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication. Depuis quelques mois, la crise de liquidités persiste dans certains bureaux de poste et agences bancaires en Algérie. Employés et usagers sont fortement pénalisés. Après avoir incriminé les citoyens, Moussa Benhamadi, a estimé récemment que «les récentes augmentations de salaires des employés des différents corps de la Fonction publique et les rappels massifs de salaires sont, en grande partie, responsables de cette situation caractérisée par une forte demande». Situation aggravée, selon lui, par le fait que les employés «cherchent souvent à retirer la totalité de leur argent des comptes». Le ministre reconnaissait que les augmentations de salaires allaient par conséquent engendrer une poussé inflationniste. En 2010, l'inflation en Algérie s'est établie à 3,9%, selon l'Office national des statistiques (ONS). D'aucuns indiquent que la crise permanente de liquidités ne peut être réductible à l'impact des hausses de salaires.D'autres expliquent le problème par l'expansion de la sphère informelle dominant près de 40% de l'économie nationale, où le gros de la masse monétaire échappe aux circuits bancaires et financiers. Fin 2010, le même ministre attribuait, lors d'une séance plénière consacrée à l'adoption du projet de loi de finances 2011, la cause de la crise de liquidités aux citoyens. «Les citoyens doivent changer de comportement», disait-il, estimant que les Algériens doivent «apprendre» à utiliser les autres moyens de paiement à l'exemple de la carte à puce. A cette date, il assurait que «le problème est pris en charge par le gouvernement et la Banque d'Algérie, et que même les banques et les grandes entreprises nationales telles que Naftal se sont mises de la partie pour contribuer à alléger le décaissement d'Algérie Poste». Plusieurs mois après, le manque de liquidités est signalé çà et là à travers le territoire national. Le recours à la planche à billets va-t-il enrayer pour autant le manque de liquidités, comme soutenu par la Banque d'Algérie ? Rien n'est moins certain !