Le gouvernement est sur le point de finaliser la liste des produits qui seront soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) dont l'entrée en vigueur est prévue pour l'année prochaine, a annoncé, hier à Alger, le ministre du Commerce, Saïd Djellab. «On est dans les derniers réglages. Dès qu'ils seront finalisés, ils seront rendus publics», a souligné le ministre du Commerce, lors d'un point de presse, organisé en marge d'une rencontre nationale consacrée à la promotion des exportations hors hydrocarbures. La loi de finances complémentaire 2018 avait institué le DAPS, applicable aux opérations d'importation de marchandises, qui est fixé entre 30% et 200%, et qui sera perçu en sus des droits de douane. Ce nouveau dispositif d'encadrement des importations remplacera la suspension provisoire à l'importation d'une longue liste de produits, cible de critiques de l'Union européenne, premier partenaire commercial de l'Algérie. «On a achevé une année de restriction-interdiction. Maintenant, on va passer au droit additionnel provisoire qui va permettre de toujours protéger la production nationale et donner cette préférence à la production pour attirer encore des investissements», a ajouté Saïd Djellab, en relevant que le gouvernement espère, à travers le nouveau dispositif, «réhabiliter» le commerce extérieur. «Quelqu'un qui veut importer un produit payera 50 ou 60% de droit additionnel, mais son produit coûtera très cher par rapport au produit local. Le consommateur aura le choix. A travers ce nouvel instrument, on va procéder à la protection de la production nationale, de manière transparente», a expliqué le ministre du Commerce. Début octobre, un décret exécutif définissant les modalités d'élaboration et de fixation de la liste des marchandises soumises au DAPS et les taux correspondants a été publié au Journal officiel. Le gouvernement avait confié à un comité interministériel la mission d'élaborer ladite liste. D'après ce décret, le comité peut prendre en «considération les rapports pertinents» émanant des administrations concernées et «les résultats des travaux» de la commission consultative intersectorielle des mesures de sauvegarde. Le texte a souligné aussi que «la liste des marchandises concernées par le droit additionnel provisoire de sauvegarde et les taux correspondants sont fixés par arrêté du ministre du Commerce». En dépit d'une série des mesures restrictives instaurées par les gouvernements successifs depuis 2016 pour contrôler son commerce extérieur, le pays peine toujours à réduire la facture des importations. L'Exécutif prévoit des importations à hauteur de 44 milliards de dollars l'année prochaine, en légère hausse par rapport aux prévisions de 2018 (43,6 milliards de dollars), selon le projet de loi de finances 2019. Pour les deux prochaines années, les importations devraient s'établir à 42,9 milliards (2020) et à 41,8 milliards de dollars (2021).