La France imprime discrètement une nouvelle orientation à sa politique d'immigration. Aux nouveaux entrants, principalement dans le cadre du regroupement familial, s'ajoutent depuis quelque temps des « immigrés choisis ». En 2003, 25 000 étrangers sont entrés en France avec un titre de séjour lié au contrat de travail : 14 500 travailleurs saisonniers et 10 000 ingénieurs, cadres, chercheurs. Sur cette nouvelle orientation, le gouvernement français ne s'est pas encore clairement déterminé, le débat n'étant pas épuisé. Dominique de Villepin, le ministre de l'Intérieur, affiche sa préférence pour des accords de coopération entre pays d'origine et pays d'accueil, afin de définir « les métiers et les formations qui correspondent à leurs besoins et aux nôtres ». Début décembre 2003, il avait lancé l'idée de « contrats à durée déterminée » pour les immigrants légaux dans des domaines où il y a un manque en France. De son côté, Nicolas Sarkozy se défend d'avoir prôné les « quotas par nationalité ». « Je n'ai jamais parlé de quotas par zone ou par nationalité, je crois à la nécessité de quotas par métier ou par type de formation. » L'ancien ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn se déclare favorable à « une politique de l'immigration fondée sur des quotas » permettant à la France de faire venir des étrangers répondant aux besoins du marché du travail français. Dominique Strauss-Kahn estime qu'une telle politique pourrait aider à répondre au vieillissement de la population et qu'elle pourrait contribuer au développement du Sud en formant des travailleurs immigrés. Malek Boutih, ancien président de SOS-Racisme, aujourd'hui secrétaire national chargé des questions de société au PS, se déclare clairement « favorable à la politique contractuelle et de quotas qui accompagne et organise une politique de l'immigration ».