Le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, s'est prononcé récemment sur Radio Monte-Carlo pour une « immigration régulière choisie », évoquant la possibilité pour un immigrant de venir en France pour des « contrats à durée déterminée », dans les domaines « où il y a un manque cruel ». « On réfléchit aujourd'hui en termes d'immigration comme s'il fallait offrir à chaque immigrant la possibilité de faire toute sa vie en France, lui et sa famille. Je crois qu'on pourrait imaginer des contrats à durée déterminée », a déclaré le ministre sur RMC. Il a assuré être contre les quotas d'immigration, qui signifieraient, dit-il, « prendre tant de personnes originaires de tel pays, tant d'autres de tel autre », mais ne voit pas d'opposition à ce que les secteurs économiques qui ne trouvent pas en France les salariés dont ils ont besoin, de se tourner vers les étrangers. Cette mesure introduite dans la loi de cohésion sociale récemment adoptée signifierait la fin du monopole du recrutement des étrangers par l'Office des migrations internationales (OMI). Les entreprises pourront, à l'avenir, recruter elles-mêmes ou utiliser les services d'intermédiaires à l'étranger, à condition d'avoir l'autorisation des directions départementales du travail. En 2003, environ 25 000 étrangers sont entrés en France avec un titre de séjour lié au contrat de travail : 14.500 travailleurs saisonniers (deux fois plus nombreux qu'en 1998) et 10 000 autres, dont les employeurs ont été notamment le secteur éducatif (28%) et les services aux entreprises (21%). Il s'agissait principalement d'ingénieurs et de cadres spécialistes en informatique et de chercheurs.