« On se parle vrai, maintenant ? » Un million de logements, c'est beaucoup, mais comment les construire ? Comme pour mieux convaincre ses interlocuteurs, Larbi Chemmam, président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers (UNPI), a formulé cette phrase qui l'a bien motivé à organiser ce salon de la promotion immobilière. « Si les récentes mesures et outils consacrés dans les textes sont suffisants, il reste à savoir comment les traduire sur le terrain. Pour cela, une seule chose : il faut discuter entre acteurs de la promotion du logement. » Premier défi : réduire les délais de libéralisation des financements. « Il y aura plus de logements en 2005 que nous n'avons pu le faire les années passées. » Pour ce promoteur, la période est faste. Paradoxalement, le président de l'UNPI peste contre le peu de moyens et les lourdeurs bureaucratiques qui encadrent l'acquisition des logements... Ce promoteur trouve que les « procédures de financement devront être davantage assouplies pour mener à bien ces programmes. » Si notre interlocuteur « met en valeur les bienfaits que génère la nouvelle loi de l'urbanisme qui, selon lui, s'inscrit dans une lignée qualitative, c'est parce que, dit-il, « cette lame de fond se révèle, en soi, un rempart contre l'agression du cadre urbain. » Alors, comment concilier, avec un marché si vaste, le droit au logement pour tous et un cadre bâti qualitatif ? Ce militant demande, bien sûr, que la priorité soit donnée à la formule LSP, décidément la plus porteuse de fruits sous tous les aspects. » Son association, qui a été invitée récemment par le Parlement, a souligné ces urgences en plaidant pour « une décentralisation pour alléger les lourdeurs bureaucratiques : réduire les délais de mobilisation du financement à un mois au lieu de six actuellement, informatiser toutes les opérations de l'accès au logement... Quant à l'aménagement qu'il qualifie de « maillon faible », notre interlocuteur pousse à son tour un « cri d'alarme » : « Nous sommes dans une situation de crise qualitative majeure. Il faut construire mais bien (...), tout en s'inquiétant des contrecoups déjà visibles : le « voisinage » se dégrade, le logement « blême » des quartiers périphériques tant fustigés croît sans cesse, sans se soucier de la notion « du beau »... A la question de savoir que faire, sa réplique tombe, classique : « Mais cela suppose une volonté et des moyens. » Le programme du million de logements qui sera lancé doit être livré avec toutes les commodités : le VRD, les routes, l'aménagement... La récente charte mise en place par les autorités à Oran, et adoptée récemment par l'APW, est, selon M. Chemmam, « une réponse à une alerte. Le cadre bâti est en danger. Le logement rime avec cadre de vie. Cette expérience exceptionnelle parle, pour la première fois, de la qualité de l'aménagement. » « Cette opération pilote, accomplie à Haï El Yasmine, est là pour montrer l'exemple pour nos villes à même d'éviter la bidonvilisation. » Les acquéreurs sont appelés à payer un surplus de 15 millions de centimes en guise de participation à l'aménagement de l'environnement immédiat de leurs immeubles. Et M. Chemmam de préciser : « C'est le prix à payer car il faut absolument sortir du volontariat. »