Après avoir été présenté par le métronome Abdelhamid Zekiri, organisateur de cet hommage, comme l'un des écrivains qui comptent en Algérie, Hamid Grine a commencé par rendre hommage à la ville de Biskra, ville de culture et d'arts, qui a connu tant d'intellectuels, d'artistes et d'écrivains. Il a cité, à cet effet, Marx, Ibn Khaldoun, Delacroix, Redha Houhou (un enfant du pays) et Gide bien sûr, qui a été l'objet d'un livre éponyme au beau titre : Le Café de Gide, que tout vrai Biskri possède. «Que dois-je à Biskra ?», s'est interrogé Hamid Grine. Il répondra que sa formation d'écrivain a commencé d'abord ici à son jeune âge, car tout à Biskra pousse à l'écriture : «La poésie de la ville, l'élite intellectuelle à laquelle je me suis frotté et même les palmeraies dont la majesté pousse à la réflexion et à la contemplation. Il y a, à Biskra, un climat propice à l'émergence de talents artistiques», notera Grine. Après avoir évoqué sa philosophie de la vie et ce qu'il doit aux stoïciens dans la formation de sa personnalité, l'auteur de La Dernière prière reviendra sur les thématiques de ses nombreux livres que connaissent parfaitement bien les lecteurs biskris, particulièrement Le Café de Gide ; et pour cause, un véritable livre de chevet pour tout Biskri. Ce roman a donné, selon lui, pour beaucoup d'étrangers, du goût à Biskra. «Beaucoup de diplomates sont venus à Biskra à la recherche du café de Gide et du jardin Landon après avoir lu le livre», dira l'écrivain. Précision entre parenthèses, le fameux jardin Landon est en rénovation et le roman Le Café de Gide n'est pas étranger à cela, car il a contribué à sensibiliser les autorités sur le sort de ce magnifique parc qui était à l'abandon. Son fondateur, le conte Landon, voulait en faire le paradis sur terre au milieu du XIXe siècle. Il fut une merveille qui a inspiré Les nourritures terrestres de Gide, puis tomba en décrépitude. L'écrivain évoquera également Il ne fera pas long feu ainsi que l'incontournable succès de librairie, Cueille le jour avant la nuit, sans oublier Un Parfum d'absinthe, dernier roman de Grine. Après avoir reçu des présents des mains des autorités locales, Hamid Grine se prêtera, avec bonne grâce, à l'inévitable séance de vente-dédicace, qui a connu une grande bousculade. Un hommage particulier a été rendu au directeur du quotidien Liberté, Abrous Outoudert, pour avoir fait de son journal un espace de débats économiques, à l'instar du Think tank.