Les différents dispositifs de soutien de l'Etat ont montré leurs limites à cause d'un environnement socio-économique défavorable à l'investissement. Le marché de l'emploi enregistre depuis la dernière décennie du siècle écoulé une récession inquiétante en l'absence de perspectives sérieuses en matière de relance de l'investissement productif. La prolifération du commerce informel, l'avancée rampante de la pauvreté et l'installation de l'insécurité, confirment, on ne peut mieux, cet état de fait. Les solutions destinées à booster le marché de l'emploi, n'ont pas apporté des résultats convaincants. Les dispositifs de soutien de l'Etat à l'emploi (Cnac, Ansej, Angem et Blanche Algérie) ont montré leurs limites à cause d'un environnement socio-économique et administratif défavorable à l'investissement. Peut-on créer et préserver des emplois durables dans des secteurs d'activités en stagnation ? s'interroge Belhamri Abdelghani, un sociologue de la commune de Sidi Amar qui répond à lui-même par la négative.« Le partenaire étranger SIDAR qui a prévu la réalisation d'un complexe touristique à Sidi Salem et d'autres projets d'investissement susceptibles de résorber une masse importante de chômeurs, ne s'est pas encore manifesté, ni exprimé une quelconque attention de concrétiser ses engagements qui ont été annoncés de manière officielle lors de la dernière visite de travail du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika », déclare le sociologue. Cependant, faut-il continuer à compter sur le partenariat étranger pour pouvoir relancer l'investissement, et par là résoudre le problème épineux du chômage ? s'interrogent de simples citoyens et même des responsables, estimant que la région de Annaba dispose de multiples opportunités susceptibles d'être mises en valeur et exploitées pour produire de la richesse et de l'emploi. Ces opportunités concernent, en premier, la gestion de la ville et du cadre de vie à travers la collecte et le traitement des déchets solides et liquides (900 t par jour), le recyclage du verre, papier et plastique, la maintenance des réseaux d'éclairage public, l'assainissement de la voirie et du mobilier urbain ainsi que l'aménagement et l'entretien des espaces verts, lieux publics et plages. Le développement du transport urbain et rural, de l'agro-alimentaire (aliment de bétail, aviculture, lait et dérivés, levurerie, huilerie, semoulerie, aquaculture, pisciculture) et de l'industrie de conditionnement et d'emballage, représente également un autre atout à même de contribuer à la relance de l'investissement, à l'instar des secteurs de l'hydraulique (forage, fabrication d'équipements hydromécaniques et électriques, pompes hydrauliques, tuyauterie- robinetterie, maintenance du réseau hydraulique et des stations de pompage, de relevage et de traitement et gestion des lagunes). A ces potentialités viennent s'ajouter celles pouvant être exploitées dans les secteurs des forêts, de la pêche, des mines et carrières, de l'industrie et de la pharmacie. La fabrication de pipes, le sciage et la trituration du bois, la réalisation de distilleries, industrielle et artisanale, la transformation des produits de la pêche, le développement de l'aquaculture, la construction et la rénovation d'embarcations de pêche représentent des créneaux d'activités porteurs de valeur ajoutée tout comme ceux des matériaux de construction (briqueterie, faïence, production d'agrégats et pavés ornementaux) et des pièces de rechange. Les pouvoirs publics sont-ils conscients des possibilités d'investissement existantes à même de faire sortir la région de son marasme économique et social ?