Encouragée par la stabilité politique que connaît le pays, l'Algérie s'est engagée dans un programme de réformes économiques et sociales qui visent à soutenir la transition du pays d'une économie centralisée et planifiée vers une économie de marché à travers la mise en œuvre d'un nouveau plan de soutien à la relance économique. Il s'agit d'une nouvelle stratégie, principalement axée sur la promotion à l'investissement privé national et étranger, la promotion de l'emploi et le développement durable. Le taux de croissance du PIB pour l'année 2004 est de 5.2% et de 5% pour l'année 2005. Le taux d'inflation a atteint, lui, 3.6% en 2004. Programme de soutien à la relance économique (2005-2009) L'Algérie prévoit une enveloppe de: 55 milliards de dollars pour le programme complémentaire de soutien à la relance économique (2005-2009). Ce programme vise, notamment, la construction de plus d'un million de logements pour un investissement, de 555 milliards de dinars. Au titre des réformes importantes déjà engagées, il est également important de citer La consolidation du dialogue tripartite par l'adoption d'un Pacte national économique et Social, initialement prévu pour septembre 2005 et devant permettre “d'arrêter une approche consensuelle au service du développement national dans la cohésion sociale ”. La mise en place de l'Observatoire national de l'emploi et de la lutte contre la pauvreté, organe consultatif inspiré des recommandations du Sommet extraordinaire de l'Union africaine sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté (septembre 2004). L'accélération du processus de privatisation des entreprises publiques économiques (qui concerne quelque 1300 entreprises), à mener en étroite collaboration avec les partenaires sociaux. A ce jour, 270 opérations de privatisation se seraient concrétisées. La révision du code du travail tenant compte de l'évolution socio-économique, et en vue de favoriser la croissance économique, les investissements et la création des emplois. Rapport sur les OMD en Algérie : Le Rapport national des objectifs du Millénaire pour le développement établi par l'Algérie, retrace, pour chacun des 8 objectifs, la situation en Algérie, les enjeux et défis à relever ainsi que les ressources à mobiliser pour honorer les engagements contractés lors du Sommet du Millénaire. Le rapport souligne que l'Algérie a réalisé des progrès notables dans l'atteinte des OMD et dispose des capacités lui permettant de répondre aux engagements arrêtés pour 2015, notamment pour les indicateurs liés à la lutte contre la pauvreté, à la promotion de l'éducation, à l'égalité des sexes, à la santé ainsi qu'aux questions de l'environnement. Le Programme complémentaire de soutien à la relance économique (PSRE), initié par le chef de l'Etat pour 2005-2009, d'une enveloppe de 55 milliards de dollars, devrait faciliter l'atteinte des OMD, particulièrement pour ce qui est de l'éradication de la pauvreté. A titre d'information, pour le seuil de pauvreté d'un dollar par personne et par jour, le ratio de pauvreté est passé de 1.9% en 1988 à 0.8% en 2000, soit une réduction de plus de la moitié, de ce fait, le premier des OMD a déjà été atteint. Les progrès réalisés doivent cependant être consolidés et élargis. Taux de chômage réduit : Le taux de chômage connaît, lui, une régression importante au cours des dernières années, passant de près de 27,3%% en 2001 à 17.7% en 2004 et 15,3% en 2005, il reste toutefois la principale cause de précarité et le défi majeur. Autre préoccupation qui caractérise le marché de l'emploi en Algérie, l'importance de l'économie informelle qui, selon certaines estimations, occuperait plus de 15% de la population active, soit environ 1 500 000 personnes. Enfin, on note, à la faveur de l'insertion dans l'économie de marché une flexibilité plus importante du travail qui se caractérise par un recul de l'emploi permanent et par la multiplication de contrats à durée déterminée. En effet, en 2000, une personne sur deux était un salarié permanent, alors qu'en 2005 cette proportion est réduite à 38%
Protection sociale : L'Algérie offre une couverture complète en matière d'assurance sociale aux travailleurs et à leurs personnes à charge. La protection sociale couvre les risques associés à la retraite, la maladie, la maternité, l'invalidité, le décès, les accidents du travail et les maladies professionnelles ainsi que le chômage. Le régime public de retraite est financé par répartition.
Dialogue social : Instauré en Algérie depuis de nombreuses années, à travers des mécanismes réguliers de consultations sur les thèmes et préoccupations stratégiques du monde du travail (réunions bipartites et tripartites), il se voit consolidé par l'élaboration du Pacte national économique et social (PNES), adopté en début d'octobre dernier par les trois partenaires de la tripartite. Ce dernier doit s'affirmer comme un processus tout à la fois social, économique et culturel, un puissant moyen de régulation, un élément majeur pour la paix sociale et la réduction des déséquilibres et inégalités, notamment, dans la perspective de l'entrée en vigueur des Accords d'association avec l'Union européenne et la prochaine adhésion à l'OMC. Principaux axes de l'action gouvernementale dans les domaines de l'emploi et du travail : La lutte contre le chômage constitue un objectif stratégique du gouvernement. Ainsi, celui-ci a tout d'abord renforcé son appui au développement des qualifications et à la formation professionnelle dont les effectifs ont augmenté de près de 150% depuis le début de cette décennie, atteignant aujourd'hui plus de 700 000 élèves, avec en perspective, plus d'un million d'adolescents formés annuellement d'ici à la fin de celle-ci. Le programme vise à favoriser l'employabilité des jeunes et une meilleure insertion professionnelle.Le second élément de la stratégie algérienne de lutte contre le chômage consiste à créer un environnement favorable à la croissance créatrice d'emplois décents. Avec le concours des programmes publics de soutien au développement, le taux de croissance économique s'est amélioré ces cinq dernières années et il devrait se consolider durant les années à venir. En parallèle, des mesures ont été prises pour encourager la création d'entreprises, à travers les avantages offerts par le code des investissements, la facilitation de l'accès au crédit, ainsi que des mécanismes de garanties et de bonification de taux d'intérêts. Enfin, la politique de privatisation des entreprises publiques, relance l'activité des unités privatisées et contribue à la création de nouveaux emplois plus productifs. Le troisième palier de l'action de l'Algérie pour la promotion de l'emploi concerne dix (10) dispositifs ciblés d'encouragement à l'insertion professionnelle et à la création d'emplois La création d'emplois d'attente, par le biais de trois mécanismes, à savoir, les emplois salariés d'initiatives locales (ESIL), les activités d'intérêt général (IAIG) et les travaux d'utilité publique à haute intensité de main-d'œuvre (TUPHIMO). A la faveur de la mise en œuvre en 2000 du Plan national de développement agricole et rural, le secteur de l'Agriculture, l'un des principaux leviers de la croissance économique et surtout pourvoyeur d'emplois stables, a enregistré ces dernières années la création de 860.000 équivalents emplois dont 362.000 emplois permanents. Des contrats de pré-emplois destinés aux diplômés universitaires et aux techniciens supérieurs, et offrant un emploi pour une durée pouvant aller jusqu'à deux années, auprès des institutions publiques et des entreprises. En 2004, près de 60.000 jeunes diplômés ont bénéficié de ce dispositif qui connaît une montée en puissance. La mise en application du micro-crédit a permis la création de près de 16 000 emplois, y compris à domicile. Le soutien à l'emploi des jeunes par la création de micro-entreprises (ANSEJ qui a vu la création de plus de 68 000 micro-entreprises par des jeunes âgés de 18 à 35 ans générant plus de 135 000 emplois permanents. Ce dispositif a entraîné près de 1,4 milliards de dollars d'investissements dans tous les secteurs de l'économie dont plus de 235 millions de dollars d'apports personnels des intéressés dans des projets rentables avec un fort taux de remboursement des crédits. L'aide à la création des micro-entreprises, ouverte aux chômeurs âgés de 35 à 50 ans pour des investissements pouvant aller jusqu'à 70.000 dollars. Pour sa première année, ce dispositif a vu la réalisation d'une centaine d'opérations d'investissements. Les différents programmes de promotion de l'emploi ont pour objectif d'ici 2009 la création de 2 millions d'emplois et de 100.000 nouvelles entreprises ”.