Rien de palpable n'a été enregistré jusqu'à présent concernant une prise en charge sérieuse de la problématique de l'emploi. Les espoirs placés dans les partenaires étrangers des complexes sidérurgiques d'El Hadjar et d'Asmidal, relativement à leurs promesses de maintenir les postes de travail existants et d'en créer de nouveaux, ne se sont avérés qu'un simple rêve éphémère. L'annonce d'une compression des effectifs dans le cadre de l'option dite « départ volontaire » à ArcelorMittal, ancien complexe sidérurgique d'El Hajjar, et la fermeture de la cokerie pour cause de vétusté, représentent des preuves tangibles du marasme caractérisant le marché de l'emploi. La problématique de l'emploi continuera de se poser en l'absence de perspectives sérieuses en matière de relance de l'investissement productif. Laprolifération du commerce informel, l'avancée rampante de la pauvreté et l'installation de l'insécurité, confirment, on ne peut mieux, cet état de fait. Les solutions destinées à booster le marché de l'emploi n'ont pas apporté des résultats convaincants. Les dispositifs de soutien de l'Etat à l'emploi (CNAC, ANSEJ, ANGEM et Blanche Algérie) ont également démontré leurs limites à cause d'un environnement socio-économique et administratif défavorable à l'investissement. Peut-on créer et préserver des emplois durables dans des secteurs d'activités en stagnation ? Le partenariat étranger qui a prévu la réalisation d'un complexe touristique à Sidi Salem et d'autres projets d'investissement susceptibles de résorber une masse importante de chômeurs, ne s'est pas encore manifesté, ni exprimé une quelconque intention de concrétiser ses engagements, lesquels ont été annoncés de manière officielle lors de la dernière visite de travail du président de la République. Cependant, faut-il continuer à compter sur le partenariat étranger pour pouvoir relancer l'investissement, et par là même résoudre le problème épineux du chômage ? s'interrogent de simples citoyens, et même des responsables, estimant que la région de Annaba dispose de multiples opportunités susceptibles d'être mises en valeur et exploitées pour produire de la richesse et de l'emploi. Ces opportunités concernent, en premier, la gestion de la ville et du cadre de vie à travers la collecte et le traitement des déchets solides et liquides (900 t/jour), le recyclage du verre, du papier et du plastique, la maintenance des réseaux d'éclairage public, de l'assainissement de la voirie et du mobilier urbain, ainsi que l'aménagement et l'entretien des espaces verts, des lieux publics et des plages. Le développement du transport urbain et rural, de l'agro-alimentaire (aliment de bétail, aviculture, lait et dérivés, levurerie, huilerie, semoulerie, aquaculture, pisciculture) et de l'industrie de conditionnement et d'emballage, représente également un autre atout à même de contribuer à la relance de l'investissement, à l'instar des secteurs de l'hydraulique (forage, fabrication d'équipements hydromécaniques et électriques, pompes hydrauliques, tuyauterie-robinetterie, maintenance du réseau hydraulique et des stations de pompage, de relevage et de traitement et gestion des lagunes ». A ces potentialités viennent s'ajouter celles des secteurs des forêts, de la pêche, des mines et carrières, de l'industrie et de la pharmacie. La fabrication de pipes, le sciage et la trituration du bois, la réalisation de distilleries industrielle et artisanale, la transformation des produits de la pêche, le développement de l'aquaculture, la construction et la rénovation d'embarcations de pêche représentent des créneaux d'activités porteurs de valeur ajoutée, tout comme ceux des matériaux de construction (briqueterie, faïence, production d'agrégats et pavés ornementaux) et des pièces de rechange. Les pouvoirs publics sont-ils conscients des possibilités d'investissement existantes en mesure de faire sortir la région de son marasme économique et social ?