L'amoncellement des déchets ménagers s'est accentué, en ces premiers jours du Ramadhan, notamment au niveau des quartiers populaires. « L'odeur nauséabonde provient surtout des restants de plats culinaires que les gens jettent en ce mois pourtant sacré », a indiqué A. B., un conducteur de camion à benne de Net Com – entreprise publique d'hygiène – à Alger. Avec la chaleur climatique qui dépasse actuellement les 30°, les décharges dégagent plus d'odeur que d'habitude. Elles deviennent notamment des lieux où « l'on voit un tourbillon de mouches la journée et de moustiques le soir », comme le souligne Rachid, un éboueur à la place des Martyrs. Mais surtout aussi, ces décharges attirent les chats qui s'amusent à éventrer les sachets, attirés par l'odeur de la nourriture à profusion. Le docteur Rachid Bouhamidi, médecin qui s'intéresse à la santé au quotidien, estime que « les gens sont inconscients des retombées de l'environnement où ils habitent tant sur leur santé physique que mental et notamment pour les enfants qui sont actuellement en vacances ». Les niches n'arrivent plus à contenir les tas d'ordures qui s'amoncellent, rendant la mission de nettoyage presque impossible. « A longueur de journée, les Algériens jettent leurs sachets en plastique ou déversent leur poubelles d'ordures à même le sol », rappelle Ahmed Belalia, directeur général de Net Com. Il en appelle, encore une fois, au respect des heures de dépôt d'ordures et des points de chute des immondices. Car, poursuivra-t-il, « durant le Ramadhan, les gens abandonnent n'importe où leurs sachets et parfois même aux abords des mosquées ». Il se trouve aussi que les citoyens, qui habitent juste près des dépotoirs d'ordures, sont pénalisés. « La niche est juste en face de chez moi alors que j'habite au premier étage, c'est pourquoi je me dispute chaque jour avec mes voisins pour la propreté de la niche », témoigne un résident de Diar Saâda, quartier se trouvant sur les hauteurs d'Alger. Synonyme de grande consommation, le Ramadhan est le prétexte pour les citoyens algériens de multiplier les achats et de croire que c'est un devoir religieux. L'imam cheikh Youcef de la mosquée du quartier de Panorama, à Kouba (Alger), n'a pas manqué d'exhorter les fidèles à « faire preuve de retenue et d'éviter toutes les formes de gaspillage en ce mois sacré », dira-t-il. Il citera, pour convaincre l'assistance, le cas des autres concitoyens qui doivent se rabattre sur les décharges publiques justement pour trouver de quoi manger.