La France a décidé de créer une zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée dans le but de « protéger, entre autres, ses ressources halieutiques », a annoncé, hier, le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, à l'issue d'une sortie en mer au large de Cassis. « Le gouvernement français a décidé de décréter une zone économique exclusive en Méditerranée sur le périmètre approximatif de 70 milles qui correspond à la zone de protection écologique que nous avons déjà », a indiqué à la presse M. Borloo. A travers cette décision, la France s'accorde ainsi le droit de réguler l'activité de pêche mais aussi d'exploiter le sous-sol, comme le pétrole, les énergies marines ou les minerais. La France qui dispose, avec près de 11 millions de km2, du deuxième domaine maritime mondial derrière les Etats-Unis, a déjà créé en Méditerranée une zone de protection écologique, mais celle-ci ne concerne que « la lutte contre les pollutions, alors que la ZEE concerne la pêche et toutes les ressources, minérales, halieutiques... », a expliqué le ministre. « C'est un changement de cap » qui vise à « protéger la pêche française, mais surtout à protéger les poissons » et éviter la venue de « flottes puissantes et armées en Méditerranée, une mer fermée », a précisé M. Borloo. Peu d'Etats ont, jusqu'a présent, créé une zone économique exclusive dans cette région et si tous le faisaient, tout point de la Méditerranée serait sous juridiction d'un Etat. Cette notion, qui est régie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, ou convention dite de Montego Bay, de 1982, permet aux Etats côtiers d'étendre leurs prérogatives au-delà des 12 milles de la zone de la mer territoriale et ce jusqu'à 200 milles maximum.