Un groupe de travail est mis en place pour développer les axes de coopération dans le solaire. L'accord sur le nucléaire civil entre l'Algérie et la France sera probablement signé lors de la prochaine visite du Premier français François Fillon en Algérie prévue en juin. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, lors d'un point de presse en recevant le ministre français de l'Ecologie et du Développement durable et de l'Energie Jean-Louis Borloo. Le ministre français de l'Ecologie n'a pas voulu dévoiler les termes de l'accord, estimant que “ce n'était pas le moment”. Pour rappel, l'accord en question a été paraphé en décembre 2007 en marge de la visite en Algérie du président Nicolas Sarkozy. Même si M. Jean-Louis Borloo s'est gardé d'en donner les détails, l'accord porte sur la recherche fondamentale et la recherche appliquée, la formation, la production d'électricité à partir de centrales électronucléaires, le développement d'applications de l'énergie nucléaire dans l'agriculture, la biologie et les ressources en eau. L'accord, avait-on précisé, devait être soumis à Bruxelles, pour vérifier sa conformité avec le traité Euratom. Sont également concernés par ce texte la prospection, l'exploration et l'exploitation en partenariat de gisements d'uranium, la sûreté nucléaire, la radioprotection, la protection de l'environnement, le transfert de technologie, etc. La visite du ministre français de l'Ecologie et du Développement durable et de l'énergie porte essentiellement sur les perspectives de coopération entre les deux pays dans le domaine de l'énergie, mais aussi dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Jean-Louis Borloo a affirmé qu'il y avait convergence entre l'Union européenne et l'Afrique sur le réchauffement climatique, soulignant que l'Algérie représentait l'Afrique dans les négociations sur le climat et rappelant “le rendez-vous de Copenhague, dans 18 mois”, où des décisions contraignantes seront prises. L'Algérie, en décembre 2007 à Bali (Indonésie), accèdera à la présidence du groupe africain sur le changement climatique pour la période 2008-2009. Sur le plan bilatéral, M. Chakib Khelil a évoqué la coopération dans le domaine de l'efficacité énergétique, à travers l'accord qui lie l'Ademe et l'Aprue. Le ministre de l'Energie et des Mines annonce la mise en place d'un groupe de travail pour “définir les axes de coopération dans le solaire”. M. Chakib Khelil a présenté à son invité le projet de société de lutte contre la pollution marine, créée en 2004. Le ministre de l'Energie et des Mines souhaite que ce projet se fasse dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Interrogé sur les prix du pétrole, le ministre de l'Energie, également président de l'Opep, souligne que le niveau des prix est beaucoup plus lié à la spéculation. “Les prix de l'énergie ne reflètent pas les conditions du marché. Ils sont liés à la perception des acteurs”, souligne-t-il. “Il n'y a pas de problème d'approvisionnement. Au contraire les producteurs ont des problèmes pour vendre leur pétrole”, ajoute le ministre. M. Chakib Khelil estime qu'il y a consensus sur le fait que la crise aux Etats-Unis n'est pas terminée, et que “nous allons continuer à avoir un impact sur le prix du pétrole à travers la spéculation”. Le ministre de l'Energie souligne que le prix du pétrole est aussi très lié à la situation du taux de change du dollar, tablant sur la poursuite de la dévaluation du dollar. M. Khelil a indiqué qu'il faut attendre la réunion de l'Opep le 9 septembre à Vienne pour que l'organisation des pays exportateurs de pétrole évalue la situation du marché pétrolier. Mais il précise que l'Opep ne détient que 40% de la production mondiale. Le ministre de l'Energie parle de la crise gasoil qui tire, à travers le raffinage, les prix du brut. Cette crise a pour origine l'introduction du bioéthanol sur les marchés, ce qui a conduit à la réduction de la production du diesel. M. R.