Les agriculteurs de la région de Dellys, connue pour sa vocation agricole et la production de vigne notamment, ne sont pas satisfaits de la récolte de cette saison. Le faible rendement est dû à moult contraintes rencontrées par les paysans. Ces derniers, font face à la cherté des engrais et l'augmentation des impôts qui leur sont régulièrement imposés. Ces problèmes sont accentués selon les agriculteurs par l'isolement de leurs champs ainsi que le manque d'aide des pouvoirs publics. Lassés, un bon nombre d'entre eux ont laissé leurs terres en jachère et changé d'activité, notamment à cause du manque criant d'eau. « Dans cette contrée où les villageois n'ont même plus ce droit à une ration d'eau potable dans la semaine, comment peut-on songer à l'irrigation de nos champs ? », s'interroge un fellah de la région. Il va sans dire que là aussi, dans ces vastes surfaces du fin fond de l'est de la wilaya de Boumerdès, prolongement de la Mitidja, tout montagnard pratiquement fait ses emplettes en ville. Le moindre lopin de terre y est bétonné. « Où semer maintenant le blé, la tomate ou la courge ? », se demande âami Salim en constatant avec effroi l'avancée effrénée du béton au détriment des exploitations agricoles. L'expansion de la ville de Dellys vers l'est, pour l'édification de ce qu'on appelle communément la nouvelle ville, en est l'exemple édifiant d'un tel massacre de l'agriculteur dont les conséquences se font, déjà depuis quelques années, sentir par les habitants de cette partie de la Kabylie. Les ménages sont dès lors, à la merci de la flambée des prix, et pas seulement pendant le mois sacré de Ramadhan. Cette région qui se paupérise de plus en plus, bute sur l'absence d'une réelle politique de développement de ses potentialités. Les pistes qui relient les différentes exploitations agricoles sont, elles aussi, dans un état déplorable. Ce qui prouve encore le manque d'intérêt des pouvoirs publics à l'égard de ce secteur de communication.