Malgré la chaleur caniculaire qui caractérise ces premiers jours du mois de Ramadhan, le chef-lieu de la wilaya de Blida grouille de monde, surtout à partir de la mi-journée. A la rue du Bey, officiellement nommée Boulevard colonel Amirouche, il est impossible de marcher à l'aise pour faire ses courses. Une foule de gens formant des queues interminables devant les bouchers, les pâtissiers et les boulangers encombre continuellement cette rue. Ce mois sacré, faut-il souligner, est une aubaine pour les commerçants, surtout les vendeurs exerçant dans l'informel. Pour autant, ces derniers n'attachent guère d'importance au respect des normes de conservation et d'hygiène et se servent de n'importe quoi pour exposer et vendre de la pâtisserie, des produits laitiers, de la fameuse « cherbet » (jus de citron majoritairement synthétique) et bien d'autres produits sensibles. Le laxisme des autorités concernées, la passivité des forces de l'ordre et l'inconscience du consommateur sont autant de facteurs qui encouragent ces vendeurs à user de toute leur imagination pour maximiser leurs profits. Certains utilisent même des persiennes et des portes usagées comme étals de fortune pour proposer à la vente des produits de large consommation. Au marché Guessab, situé près de la gare routière portant le même nom, sans aucun scrupule, ces vendeurs ambulants stockent des produits laitiers, entre autres les fromages, dans des cartons entassés sous les frigos des boucheries. Rappelons dans ce sens que depuis le début de l'année en cours, quelque 66 cas d'intoxications alimentaires, dont 38 au mois de juillet dernier, ont été enregistrés par les services locaux de la santé publique. Combien y en aura-t-il encore en ce mois de Ramadhan où toutes les pratiques commerciales et informelles semblent être de mise ? Où sont les autorités chargées du contrôle et de la répression des infractions ? Telles sont les questions que se pose la majorité des Blidéens. Interrogé, le premier responsable de la direction du commerce à Blida, M.Boulghorba, nous dira : « Le problème du commerce informel ne relève pas de notre secteur mais de celui des collectivités locales. Ce sont ces dernières qui doivent protéger le consommateur de ces personnes qui squattent les espaces publics et menacent la santé de nos concitoyens. Cependant, nous, en tant que direction du commerce, pouvons accompagner ces collectivités dans leurs missions. D'ailleurs, nous avons saisi les APC de la wilaya afin de lutter contre le commerce informel et redynamiser le travail des bureaux d'hygiène. Nous avons mobilisé aussi une centaine d'agents qui seront à pied d'œuvre durant ce mois. Ils auront comme mission de contrôler les marchés, les unités de production de produits laitiers et de boissons, les abattoirs, les boucheries et tous les points de vente de produits de large consommation ». Concernant les commerçants convertis en producteurs ou en vendeurs de zlabia, de kelb ellouz ou de « cherbet », le directeur du commerce nous dira que des décisions de fermeture seront appliquées durant ce mois à tout commerçant exerçant sans registre de commerce, c'est-à-dire dans l'informel.