Ils sont plusieurs dizaines, voire des centaines à pétarader sur les routes, avec un échappement libre et sans protection aucune, bravant le danger avec une inconscience que même l'adolescence ne peut excuser. Ils violent superbement le code de la route. A deux ou plus parfois, juchés sur une frêle petite machine, ils roulent partout et dans tous les sens, s'exposant à chaque instant à un accident dont les conséquences pourraient être dramatiques. Ignorant leur vulnérabilité, ils se faufilent sans crier gare entre les véhicules qu'ils assaillent de tous côtés. Il suffit qu'un véhicule fasse un mouvement pour éviter un piéton ou une ornière pour que le motocycliste se trouve pris entre deux voitures, ou tout simplement renversé. Et comme ils roulent tous ou presque sans casque, ils s'exposent à la mort ou à de graves blessures pouvant laisser des séquelles à vie. Plusieurs cas de blessures plus ou moins graves sont traités chaque jour au niveau des UMC relevant du CHU d'Oran et de l'hôpital d'El Mohgoun. Devant cette situation, de nombreux citoyens s'interrogent sur le fait que les autorités ne soient pas parvenues à leur imposer au moins le port du casque, comme cela a pu se faire avec la ceinture de sécurité pour les automobilistes qui, faut-il le reconnaître, ne courent pas un danger aussi grand que les motocyclistes à l'intérieur d'une agglomération. Il y a lieu de relever également le bruit assourdissant des petits engins dont les pots d'échappement sont tous trafiqués par leurs utilisateurs pour « lâcher » le plus grand de décibels possibles, comme pour exprimer un certain besoin de s'affirmer. Quoi qu'il en soit, certains citoyens estiment que ces jeunes, et parfois moins, inconscients, ont besoin d'être protégés même contre leur gré : commencer par interdire toute circulation de motocycliste sans casque. Quant à la nuisance sonore provoquée, elle pourrait être réduite par la suite…