A l'arrêt depuis cinq ans, le chantier de construction des cinquante logements sociaux de la commune d'Aït Yahia, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, a été relancé ces derniers jours. Le projet, implanté sur la route d'Azazga, à quelques kilomètres du chef-lieu communal, avait été confié dans un premier temps à une entreprise privée de travaux publics, qui avait réalisé les fondations avec des amorces de piliers qui étaient sortis du sol. Cependant, le maître de l'ouvrage, l'OPGI de Tizi Ouzou, a vite fait de suspendre sa relation de travail avec le maître de l'œuvre, abandonnant le chantier à l'érosion et aux herbes folles. Ce n'est que cinq années plus tard qu'un second entrepreneur a été désigné pour mener à terme le chantier, l'unique projet de logements à caractère social que de nombreux mal-logés attendent dans l'espoir d'en bénéficier. Pour le moment, les travaux vont bon train et l'entreprise a commencé par démolir le béton réalisé par son prédécesseur pour reprendre le chantier à la base. Ainsi, les immeubles qui devaient être livrés au bout de vingt- quatre mois ne le seront que près de dix ans plus tard, avec toutes les conséquences sur les deniers de l'Etat. La crise du logement qui frappe de plein fouet la commune d'Aït Yahia, qui comprend quarante-huit villages, n'est pas près de s'estomper. Au manque de logements sociaux s'ajoute l'insuffisance des aides de l'Etat à l'habitat rural octroyées par la wilaya. Lors de la dernière opération de distribution du dernier quota, la commune d'Aït Yahia n'a pu satisfaire que 19 demandeurs sur plus de 600 dossiers en instance.