Géant, symbole, grand homme, grand cœur.... » C'est ainsi qu'a été qualifié l'illustre dramaturge Azzedine Medjoubi, dimanche soir, à la salle El Mougar, lors d'une soirée qui lui a été consacrée pour commémorer les dix ans de son assassinat. Cette initiative de l'ONCI a permis de réunir autour de sa mémoire toute la famille du théâtre et du cinéma, des personnalités et des anonymes. Azzedine Medjoubi a été assassiné lors d'une sinistre journée, un 13 février 1995, dans une triste décennie. « Il avait 49 ans, 3 mois et 13 jours », dira l'épouse du défunt. Madame Amina Medjoubi, émue, mais ô combien fière, l'évoquera avec beaucoup d'amour et de poésie : « C'était un homme entier dans ses fidélités et ses convictions », dit-elle. Mais comme beaucoup d'autres, il sera arraché à la vie, prématurément, laissant dans le désespoir tous ceux qui l'aimaient. Et ils étaient nombreux. Beaucoup interviendront, en ce dimanche, dix ans après sa disparition, notamment la ministre de la Culture, Khalida Toumi, ainsi qu'une étudiante qui a soutenu un mémoire, dont l'objet avait pour thème Azzedine Medjoubi. Elle n'avait que 14 ans lors de l'assassinat du dramaturge, mais elle ne l'a connu, néanmoins à travers ses pièces de théâtre et ses films, que lors de ses recherches. Ce qui l'a séduit, expliquera-t-elle, c'est son sourire, son talent, sa voix, et parce qu'il reste un symbole. « Ce fut un véritable champ de découverte » pour cette jeune fille. Et c'est avec un riche programme que les amis de Medjoubi ont eu l'émotion de le « revoir », dans une exposition dans le hall de cette salle, et sur un grand écran, notamment dans des extraits de ses films et de ses pièces. Beaucoup de ses compagnons témoigneront dans un documentaire inédit, intitulé Les paroles de l'abondance, réalisé par Boualem Kamel : défileront sur l'écran Sonya, Djamel Amrani, Meziani, Arezki Tahar et beaucoup d'autres, tant pour se rappeler de la triste journée de sa disparition que pour évoquer son parcours, son jeu sur scène, son contact avec les autres comédiens... Un document troublant, qui, espérons-le, permettra de se souvenir du dramaturge plus souvent et non pas une fois par an.