Le secteur de l'industrie pharmaceutique semble attirer les Américains. L'idée de la création d'un pôle mondial de la recherche et développement en Algérie est en voie de concrétisation à travers le forum organisé depuis hier à Alger par le Conseil d'affaires algéro-américain (USABC) et l'ambassade d'Algérie à Washington sous l'égide du ministère de la Santé algérien. Une proposition accueillie favorablement par le gouvernement algérien représenté en force aux travaux du forum, en l'occurrence, les ministères de la Santé, de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique et le ministère de l'Industrie. Les trois ministres se sont engagés à accompagner le projet par des mesures législatives et réglementaires, l'investissement dans le domaine de la fabrication des médicaments innovants issus des biotechnologies et le transfert de technologie, qu'il s'agisse de recherche-développement ou de production industrielle «tout obstacle ou frein au développement dans ce domaine sera traité avec toute la diligence et la célérité voulues», a-t-on promis. L'aboutissement vers un accord de partenariat entre l'Algérie et les multinationales américaines doit passer par, soutient William Jordan, chargé d'affaires à l'ambassade des Etats-Unis en Algérie, par la révision de la réglementation régissant l'investissement, notamment la règle des 51/49 dont ils demandent l'allègement, car juge-t-il –«très restrictives». Il évoque, entre autres, le problème de l'enregistrement des médicaments dont les délais dépassent actuellement les deux années. Une procédure qui, effectivement n'encourage en rien, une aventure dans l'investissement, la recherche et le développement. Le directeur du Conseil d'affaires algéro-américain (USABC), Smaïl Chikhoune, a déclaré que les grands groupes américains s'engagent à déployer la recherche et développement en Algérie dans les domaines de la biotechnologie et de l'industrie pharmaceutique afin de créer un pôle de l'industrie pharmaceutique et passer à l'innovation. «De son côté, l'Algérie devrait créer les conditions susceptibles d'accueillir les futurs laboratoires de recherche et les unités de production des médicaments en partenariat avec ces groupes américains. Il y a lieu de réajuster certains textes réglementaires. Tous ces points précis seront discutés dans le détail avec les représentants du gouvernement afin d'aboutir à la signature d'un accord entre les deux parties», nous a-t-il confié en précisant que l'objectif de ce partenariat est d'arriver à créer un pôle de l'industrie de bio pharmaceutique à l'image de Singapour, en Asie, et de l'Irlande, en Europe, l'Algérie devrait être le nouveau pôle de l'industrie qui couvrira le Moyen-Orient et l'ensemble de l'Afrique, dont les pays du Maghreb. «Les chercheurs et les scientifiques algériens seront associés à ces projets qui permettront la création de beaucoup d'emplois, a-t-il ajouté. Ces groupes pharmaceutiques américains, poursuit-il, consacrent chaque année quelque 100 milliards de dollars à la recherche et développement, souhaitent faire de l'Algérie une plaque tournante pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). A noter que parmi la dizaine d'entreprises américaines implantées parmi les premiers en Algérie figure le groupe Pfizer. Il est implanté à travers deux entités à savoir Pfizer pharma Algérie et Pfizer Saidal manufacturing. Une usine qui fabrique selon le directeur de la communication, Zinnedine Mestouri, 50% du portefeuille de groupe commercialisé en Algérie soit 9 millions d'unités par an avec une main d'œuvre 100% algérienne. «Nous avons toujours été accompagné par les autorités algériennes qui nous ont encouragé dans l'investissement et cela nous a permis d'engager de nouveaux investissements permettant de tripler nos capacités de production afin de permettre aux patients l'accessibilité aux médicaments à un prix accessible ».