Développer en même temps l'agriculture et la forêt, c'est possible, affirment des experts en agroforesterie. Leur objectif est de marier les pratiques agricoles avec le maintien ou le développement de la forêt, alors qu'extension des cultures rime généralement avec déforestation. Selon une étude présentée cette semaine à Nairobi, au Kenya, à l'occasion du second congrès mondial de l'agroforesterie, 46% des terres agricoles mondiales sont aussi plantées d'arbres, avec un couvert forestier d'au moins 10%. Cette estimation, obtenue pour la première fois à partir d'images satellites, montre que l'agroforesterie est loin d'être marginale et qu'elle peut participer à la lutte contre les changements climatiques, souligne le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR). Les arbres améliorent la qualité des sols, fournissent du fourrage au bétail ou du bois pour l'habitat et le chauffage. Le CGIAR milite pour que l'agroforesterie soit incluse dans les mécanismes de réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation. Cette stratégie officiellement adoptée lors du sommet sur le climat de Poznañ (Pologne), en décembre 2008, prévoit de rémunérer les Etats qui lutteront contre la dégradation des forêts. Dans ce cadre, les agriculteurs pourraient être incités financièrement à étendre le couvert forestier sur leurs exploitations. Source : Science et Avenir