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L'unique boussole
Publié dans El Watan le 18 - 06 - 2011

Abou Nouas (762-813), le grand barde de la poésie arabe classique, désirant se tailler une place parmi les jeunes poètes de Baghdad, alla s'enquérir auprès de Khalaf Al-Ahmar, éminent versificateur et philologue de l'époque abbasside, sur le chemin qui le mènerait directement vers son but. Celui-ci l'invita tout de go à apprendre par cœur dix mille vers parmi les plus beaux de toute la poésie arabe créée depuis la période préislamique. La chose faite, Abou Nouas, en bon disciple, revint à la charge en récitant devant son maître sa leçon, et quelle leçon ! Alors, Khalaf Al-Ahmar l'invita à oublier tout ce qu'il avait appris afin de pouvoir frayer son chemin, tout seul, et sans s'appuyer sur une quelconque béquille.
Rainer Maria Rilke (1875-1926), dans Lettres à un jeune poète donne, à quelque différence près, la même leçon en mettant l'accent sur la confiance que doit avoir tout officiant de la beauté en lui-même : «Rentrez en vous-même. Cherchez la raison qui, au fond, vous commande d'écrire. Creusez en vous-même jusqu'à trouver la raison la plus profonde». On ne sait depuis ce qu'il est advenu de Franz Xaver Kappus, cadet à l'école militaire de l'empire austro-hongrois, auquel Rilke adressait ces lettres. En revanche, les conseils prodigués par l'éminent poète sont devenus la référence par excellence pour quiconque aimerait s'affirmer en tant que poète.
Certes oui, l'histoire de la création littéraire et artistique l'a toujours prouvé : tout commence, en effet, par la confiance en soi dès lors qu'il est permis, raisonnablement bien sûr, de se rêver maître du monde, donc de tout ce qui est beau dans cette existence.
Auguste Rodin (1840-1916), le grand sculpteur, donne, quant à lui, dans son Testament, rendu public en 1911, une leçon de modestie artistique qui invite à la méditation, lui qui avait vraiment longuement médité avant de songer à sculpter son chef-d'œuvre intitulé Le penseur. Rodin ne s'éloigne guère de tous ses prédécesseurs depuis le grec Phidias.
C'est à croire que le fait de travailler la pierre, de graver l'airain, plutôt que de le rendre aussi dur que ces matériaux, ont fait de lui un artiste personnifiant la finesse elle-même : «C'est la tradition elle-même, insiste-t-il dans son testament, qui vous recommande d'interroger sans cesse la réalité et qui vous défend de vous soumettre aveuglément à aucun maître». Et dire que ce géant de la sculpture avait essuyé des revers invraisemblables, aussi bien au sein de son entourage direct que dans celui des gens de lettres de la fin du dix-neuvième siècle. Ceux-ci lui avaient commandé une statue en l'honneur de Balzac pour l'installer à l'entrée de leur siège, mais une fois terminée, avec quelque retard certes, elle fut rejetée par ces pseudo-officiants de la beauté, et Rodin dut rembourser la somme initialement allouée pour la réalisation de ce projet artistique. Certains historiens vont jusqu'à dire que la statue en question n'a pas été du goût de ceux qui l'avaient commandée ! Un bien drôle de goût, n'est-ce pas ?
Finalement, les véritables «officiants de la beauté» à travers les âges s'accordent intrinsèquement à ne compter que sur leur unique boussole, celle qui indique toujours le véritable Nord, aussi bien pour eux que pour ceux qui voudraient bien les suivre de près.
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