Constantine De notre envoyé spécial Constantine a célébré à sa manière la Fête de la musique, mardi 21 juin, premier jour de l'été, au soir. L'esplanade Aziz Djemam du palais de la culture Malek Haddad de la ville a connu une ambiance particulière avec la présence d'une foule de jeunes venus assister à la prestation de quatre groupes musicaux de la ville des Ponts invités à la section «Off» du neuvième festival international du jazz (Dimajazz). Kog, Smoke, Tey et Illusion se sont succédé durant plus de trois heures sur la scène. La tradition en Algérie, où l'on continue d'ignorer le World music day alors que la fête est célébrée dans une centaine de pays, veut que les spectacles ne se poursuivent pas jusqu'au petit matin. Mené par Karim Dellouche, artiste peintre aussi, le groupe Kog a fait, dès le départ, dans l'improvisation jazz avec un son électrique. «On doit montrer que les jeunes de Constantine ne sont pas des sauvages», a crié le chanteur. Outre Karim Dellouche, le groupe est composé de Ghanou Boubekria et Omar Bouhali. D'où le nom Kog (Karim, Omar, Ghanou) pour un groupe né il y a deux ans. Kog a été suivi par Smoke qui a émerveillé les présents par sa maîtrise musicale. Du son rock et blues ! Smoke est composé de Walid Bouzid, au chant, Tarek Bradaï, à la basse, Mohamed Ait Kaki, à la guitare rythmique, Iskander Bouhrour, à la guitare, Fatah Annabi, à la batterie, Mohamed Rédha Benhizia à l'harmonica ainsi que Hajar et Inès au chœur. «Il n'y a pas de fumée sans feu», nous a dit Walid Bouzid à propos du nom du groupe qui signifie «fumer» en anglais. Tey, qui veut dire thé en arabe parlé, a succédé à Smoke sur scène. Ce groupe, formé à l'origine par des étudiants natifs de la cité du 2O Août, explore l'univers de rythme'n blues, de la funk, du rock, bref, de la fusion à l'état chimique. Le groupe est formé de Khaled Hadj Halimi, au chant et à la guitare électrique, Djallal Khelfi, à la guitare, Mohamed Lamine Zouaoui à la basse et Mohcen Ouaffek à la batterie. Tey a terminé son tour de chant par une excellente reprise de l'immortel The Wall de Pink Floyd. Dernier à monter sur scène, le groupe Illusion qui a acquis une certaine notoriété dans l'ancienne Cirta. Du rock alternatif, du blues et un peu de funk, le groupe que mène Anis Chekireb a gagné en épaisseur depuis sa création en 2006. Avec Adam Aissaoui au clavier, Karim Bezaz à la basse, Mehdi Mehnaoui à la guitare, Abdelkrim Mechâar à la batterie et Yasser aux percussions, le groupe Illusion est devenu le symbole de la nouvelle scène musicale constantinoise, voire nationale. Illusion a crée la surprise, mardi soir, en donnant l'occasion à une jeune fille de jouer de la batterie le temps d'une chanson. Du jamais vu ! Yasmine Djebari n'a que 16 ans. «J'ai eu beaucoup de trac ! C'était la première fois de ma vie», nous-t-elle avoué après sa prestation applaudie par les présents. «Au conservatoire municipal de Constantine, j'étais inscrite aux cours de piano et dès que j'ai su l'existence d'un professeur de batterie, je me suis intéressée. La batterie est un instrument différent. Peu de filles le jouent. Je voulais donc tenter ma chance, me distinguer d'une certaine manière», a-t-elle dit. Son professeur ? Abdelkrim Mechaâr, le batteur d'Illusion ! Yasmine Djebari veut faire une carrière musicale dans le jeu de batterie. «Je m'accroche. Je veux bien avoir un groupe avec qui jouer», a déclaré avec détermination la jeune batteuse. Hier, à 18 h et au même endroit, la section «Off» a été assurée par le groupe oranais Atma (qui signifie spiritualité en hindi). Un ensemble qui puise autant dans le jazz que dans la salsa ou le classique oranais. Ce soir, c'est la clôture du Dimajazz 2011 avec le concert évènement de Keziah Jones, le maître britannique du blufunk, et le premier grand spectacle du jeune Annabi Nadir Leghrib ou Nadir Nirvana pour les amis. Dans l'après-midi, à 14 heures, Keziah Jones animera au palais de la culture Malek Haddad un atelier de formation sur le blufunk et le slap sur guitare. Le blufunk est un mélange de soul, de blues et de funk.