L'association folklorique et religieuse Moulay Tayeb, sise au village Boudia, a déjà entamé les activités de la grande waâda qui s'étale du 17 au 24 du mois courant. Une douzaine de troupes folkloriques de diverses villes d'Algérie : Adrar, Timimoun, Oran, El Bayadh, Tiaret, Mecheria, Relizane, Mostaganem, Aïn Témouchent, Tlemcen, Mascara, Naâma et Saïda sont attendues ce vendredi. Le nombre de participants est estimé à 1200 personnes. L'hébergement est assuré par des bienfaiteurs, si certains des participants sont hébergés au niveau d'une école primaire, les adhérents de l'association prennent en charge le gîte et le couvert des autres invités. Ces manifestations culturelles sont scindées en deux volets du 17 au 24 juillet : concours de récitation du Coran pour les petits et les adultes, série de conférences sur le soufisme, sur la «Tarika taïbia». Les troupes folkloriques accueillies seront réparties, le 21 juillet, à travers les différents quartiers de Saïda et de la daïra de Aïn El Hadjar. Elles présenteront leurs spectacles après l'organisation d'une parade pour drainer la foule. Le rythme endiablé des bendirs, le son de la cornemuse et des karkabous plongent la ville dans un air de fête ponctué de temps à autre par des salves de baroud qui déchirent l'air. Badauds, curieux et adeptes sont attirés par cette musique et ces danses traditionnelles. Danses et chants divers Ces spectateurs enivrés sont dans un état de repos de l'âme, une sorte d'extase fuyant ainsi momentanément la grisaille du quotidien. La waâda de Moulay Tayeb n'est pas conjoncturelle car elle tire ses racines d'un passé lointain. Depuis 1907 et pratiquement à la même période durant chaque saison estivale, le rituel revient avec cette vocation d'assurer à l'évènement célébré la pérennité. À la question relative à Moulay Tayeb, le «mokadem» de la zaouïa de Saïda nous dira : «l'ordre des Taïbia appartient à la descendance d'Idris Moulay Ibrahim, né au 17ème siècle, il avait fondé une zaouïa à Ouezzane (Maroc), son petit fils Moulay Tayeb lui succéda à cette institution religieuse. La renommée de cet homme de bien, un véritable érudit, se propagea à travers le Maghreb, particulièrement à l'ouest algérien». L'on apprend que la zaouïa de Moulay Tayeb a été, depuis sa création, un relais pour les voyageurs, marchands et la formation des «talebs» en assurant des cours et une formation au niveau de l'école coranique pour les petits : 32 cette année et 45 pour les adultes pour la récitation et l'interprétation des versets du Coran. Durant cette semaine, les danses et chants divers à la louange du prophète, baroud, hadra, ahalil, dendoun et les journées d'étude sur le soufisme, la vie du prophète et la connaissance de l'islam apporteront un éclairage certain sur nos valeurs ancestrales et permettront de contribuer grandement au rayonnement et à l'épanouissement de notre religion.