Le projet de réfection de la route d'Imaghninène, à Naciria, est à l'arrêt depuis plus de trois mois. Les travaux d'aplanissement de la route et le creusage des fossés qui ont été réalisés n'ont pas pu résister aux pluies torrentielles de l'hiver dernier. La joie sans égale suscitée chez les villageois au commencement des travaux se perd au fil des jours en ne voyant rien de concret. Les habitants ne cessent de s'interroger sur les raisons de ce blocage. « C'est une route qui n'a jamais été revêtue ni aménagée depuis l'indépendance et ce malgré sa grande utilité pour les villageois. Si cette route avait été aménagée et revêtue, l'exode n'aurait pas été aussi massif. Les habitants, se trouvent dans l'obligation de parcourir des centaines de mètres, à pied, pour acheminer leurs achats (bonbonnes de gaz butane, sacs de semoule) vers leurs domiciles, sur leurs épaules, faute de route permettant l'accès aux véhicules à l'intérieur du village », déplore Hamid, un habitant du village. Et de s'interroger : « Que font nos élus pour améliorer notre vie quotidienne ? Rien, répond-il, car la situation n'a pas changé depuis l'indépendance. » À Béni Amrane, devant la démission des pouvoirs publics, des citoyens ont pris la décision de ne pas rester les bras croisés pour « réhabiliter » les routes de leurs quartiers. Ils en ont ras-le-bol des promesses. En effet, chaque soir lorsque le climat commence à s'adoucir, quelques jeunes, « armés » de pioches et de pelles, sortent spontanément dans la rue pour « rendre la route au moins carrossable ». La route menant vers le quartier des Amandiers et la cité des Evolutifs est le lieu de ces travaux de volontariat. Car, en l'absence des avaloirs, des caniveaux et autres moyens d'évacuation des eaux pluviales, les pluies diluviennes de l'hiver dernier, ont creusé des sillions atteignant 40 cm de profondeur à certains endroits. Cela a rendu la circulation quasiment impossible. Des embouteillages se créent des heures durant. Surtout que l'endroit est connu pour la densité de la circulation. Les citoyens nous ont déclaré qu'ils attendent la réfection de cette route depuis des années, en vain. « On nous a promis de la revêtir après la fin des travaux de réalisation du réseau de gaz de ville, mais voilà une année et demie que nous attendons pour rien », nous dit-on. Le tronçon reliant le village Aït Ibrahim à celui d'Amar Asfla, dans la commune de Chaâbet El Ameur, est dans un état de dégradation avancée. Ce chemin, long de 1,5 km, est la seule route qui dessert ces deux localités. Mais il n'a pas été bitumé depuis sa réalisation dans les années 1980. Ce qui a plongé les villageois dans l'isolement. « Les autorités locales nous ont promis de revêtir ce tronçon lors des élections municipales de 2007, mais rien n'a été fait à ce jour », se désole un villageois. Selon lui, l'état déplorable dans lequel se trouve ladite route dissuade les transporteurs d'assurer le transport des villageois. « Et au lieu de le revêtir, les autorités locales envoient, des camions de tuf pour remplir les nids-de-poule et les crevasses », ajoute notre interlocuteur. Les réclamations des habitants ont été vaines. Interrogé, le premier responsable de la commune, nous dira : « Cette route sera aménagée dans le cadre du plan sectoriel de développement (PSD) prévu pour l'exercice 2010. » H. D., M. M., M. Z.