De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Les différents quartiers de la haute ville de Tizi Ouzou souffrent le martyre depuis quelques mois à cause de travaux qui n'en finissent pas. A croire que beaucoup d'entre eux commencent sérieusement à regretter d'avoir revendiqué le règlement de leurs problèmes datant des années soixante et soixante-dix. Un sérieux problème d'évacuation des eaux de pluie qui a nécessité de prendre en charge de nombreux autres soucis, notamment la question épineuse des conduites souterraines (eau et assainissement) avant l'opération de bitumage qui devra toucher les rues de la cité laissées à l'abandon depuis plusieurs années, alors que les habitants vivaient le calvaire, notamment en période hivernale où la pluie menace sérieusement les maisons.Il y a quelques mois, les habitants de la haute ville de Tizi Ouzou étaient particulièrement contents que les pouvoirs publics aient enfin décidé de prendre leurs doléances en charge, et ce, à l'issue d'interminables démarches menées par leur comité de quartier. Mais voilà que ce qui devait être une voie de salut pour les habitants de ces vieux quartiers est en train de devenir un véritable cauchemar, surtout que l'hiver est déjà là avec son lot de pluies torrentielles et ses inondations. Mais pour cette année, la population de ce quartier aura un nouveau désagrément, à savoir la boue, puisque toutes les rues du quartier ont été éventrées pour les besoins du chantier. Sauf que, les détenteurs de ce marché n'ont pas pensé remettre en l'état la chaussée qui se retrouve aujourd'hui, et au moment où l'hiver a atteint sa vitesse de croisière, dans un état de dégradation qui ne facilite pas la vie aux habitants, piétons et surtout automobilistes. Cela, en plus du risque qui pèse sur les habitations, en majorité dans un état de vétusté indescriptible, susceptibles d'être inondées à chaque intempérie.Les travaux auraient dû être programmés pour le printemps et être achevés avant la saison des pluies. Mais cela n'a pas été fait. Pis, la lenteur des travaux montre que les responsables en charge de ce projet (ceux de l'Etat ou des entreprises engagées) ne se soucient guère des sérieux désagréments subis par la population. Et pour preuve, sur les lieux, le premier constat qu'on peut faire, c'est que les ouvriers, quand ils sont là, ne sont pas nombreux. Cinq au plus et avec des moyens rudimentaires. C'est dire si les entreprises qui s'engagent dans certains projets ne mettent pas le paquet en termes de moyens humains et matériels. Avec cette précision que, parmi ces ouvriers, il y a toujours un ou deux qui se permettent des pauses malvenues comme s'il n'y avait pas urgence. Et surtout pas d'inquiétude de la part de leur hiérarchie. En outre, le fait que les travaux concernent des secteurs différents a nécessité l'engagement d'au moins deux petites entreprises, ce qui engendre inévitablement des lenteurs qui n'arrangent jamais les affaires de la population. Et le comble est venu récemment avec l'arrêt des travaux décidé par les entreprises pour raison de non-paiement par les services de la wilaya, plongés dans une grosse cacophonie qui risque de remettre en cause le chantier. D'un autre côté, les responsables de l'Etat qui ont attribué le projet à ces entreprises n'ont pas l'air d'être préoccupés par la lenteur des travaux et les désagréments causés aux milliers d'usagers de la haute ville. Sinon, comment expliquer le silence et l'immobilisme des pouvoirs publics devant ce chantier de moindre envergure qui se perpétue comme s'il s'agissait de dizaines de kilomètres d'autoroute à réaliser ? Et dire que ce chantier tient en otage un autre projet, celui du goudronnage, interrompu pour cet objectif, de toutes les rues de la région et lancé depuis le village de Redjaouna. D'ailleurs, la route menant de la ville de Tizi Ouzou vers ce village est toujours impraticable, notamment pour les moyens de transport qui font la navette continuellement. C'est un véritable danger qui les guette quotidiennement. Eux et leurs passagers.