Le programme national des énergies renouvelables adopté au mois de février dernier par le gouvernement doit permettre d'installer dans le secteur de la production de l'électricité une puissance d'origine renouvelable d'environ 22 000 MW entre 2011 et 2030.Environ 10 000 MW pourront être dédiés à l'exportation en cas d'ouverture du marché européen à l'électricité d'origine solaire et produite dans la rive sud de la Méditerranée.La récente inauguration de la centrale électrique hybride solaire-gaz de Hassi R'mel (avec 25 MW de solaire)constitue le point de départ de ce nouveau programme qui doit bouleverser la structure du mix énergétique national. D'ici 2030,40 % de la production d'électricité destinée à la consommation nationale sera d'origine renouvelable. Si actuellement les besoins sont satisfaits, surtout par le gaz naturel, le modèle national de consommation énergétique va être bouleversé par l'introduction des énergies renouvelables afin de baisser la pression sur les ressources du pays en gaz naturel et augmenter le ratio réserves-production qui est de 56 années actuellement. D'ailleurs, dans l'exposé des motifs du programme national des énergies renouvelables, il est prévu que les différents programmes permettront «d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz naturel sur 25 années. La moitié de ce volume sera ainsi conservée pour les prochaines décennies, alors que l'autre moitié exportée générera pour le pays des recettes minimales supplémentaires estimées à 200 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années. «Pour revenir à l'évolution de la consommation nationale de gaz naturel, celle-ci a atteint 27,5 milliards de mètres cubes en 2009 (+3,3 % par rapport à 2008 ) répartis ainsi : 43 % pour les centrales électriques, 26 % pour les clients de Sonatrach, 21 % pour la distribution publique du gaz et 10 % pour les clients industriels. Selon le scénario moyen de la CREG, d'ici 2019, la demande progressera à un rythme annuel moyen de 5%,pour passer de 27,5 à 45,1 milliards de mètres cubes. Pour le scénario fort, la demande doit atteindre 55,2 milliards de mètres cubes, soit une progression annuelle moyenne de 7,1 %. Les centrales électriques consommeront 15,5 milliards de mètres cubes pour le scénario moyen et 18,8 pour le scénario fort. Les clients industriels 4,9 et 5,6.La distribution publique de gaz 10,4 et 11,1 Les clients de Sonatrach 14,2 si tous les projets pétrochimiques aboutissent. Se basant sur le scénario moyen établi par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz, l'exposé des motifs du programme national des énergies renouvelables estime que «Les niveaux des besoins en gaz naturel du marché national seraient de l'ordre de 45 milliards de m3 en 2020 et 55 milliards de m3 en 2030. A ces besoins s'ajoutent les volumes dédiés à l'exportation dont les revenus contribuent au financement de l'économie nationale. «Théoriquement et si on prend en compte l'entrée en production de nouveaux gisements gaziers d'ici à 2020, la production nationale de gaz naturel qui se situerait autour des 180 milliards de mètres cubes par an, pourra garantir l'approvisionnement du marché national pour l'horizon 2020.Y compris pour le scénario fort qui estime que la demande nationale en gaz naturel d'ici 2020 sera de 55 milliards de mètres cubes. Comme ces estimations de consommation englobent aussi bien les centrales électriques, la distribution publique du gaz naturel ainsique les projets pétrochimiques que doit lancer la Sonatrach, la Creg pourrait revoir à la baisse ses chiffres puisque le programme national des énergies renouvelables prévoit pour l'électricité «d'ici 2013, l'installation d'une puissance totale de l'ordre de 110 MW; à l'horizon 2015, une puissance totale de près de 650 MW ; d'ici 2020, l'installation d'une puissance totale d'environ 2 600 MW pour le marché national et une possibilité d'exportation de l'ordre de 2 000 MW; et d'ici 2030, l'installation d'une puissance de près de 12 000 MW pour le marché national ainsi qu'une possibilité d'exportation allant jusqu'à 10 000 MW.»En cas de conflit ou de pression, Sonatrach pourra aussi faire des arbitrages entre les volumes qu'elle doit exporter par gazoducs ou sous la forme de GNL avec les volumes destinés aux usines pétrochimiques. Puisque les produits pétrochimiques exportés génèrent des entrées en devises et font baisser les importations quand ils sont vendus sur le marché national.