L'établissement sera démoli, reconstruit pour être cédé au profit de la formation professionnelle. Elèves, parents, enseignants et personnel montrent leur désapprobation. La direction de l'Education (DE) de Béjaïa revient à la charge, à la veille de la rentrée scolaire, concernant la démolition du lycée technique de Sidi Aïch et sa cession au profit de la formation professionnelle. Elle vient d'aviser la direction du technicum sur le devenir de ce dernier. Les détails concernant le transfert des lycéens et du personnel seront connus dés la reprise. Les responsables des trois autres lycées de la ville sont, eux aussi, mis au courant puisqu'ils accueilleront chacun les élèves et les enseignants de ce technicum. Pour rappel, la décision a été prise par une commission ministérielle qui s'est rendue sur les lieux en octobre de l'année écoulée. Mais la DE a dû faire marche arrière après que les enseignants et le personnel ont observé une grève de plusieurs jours. La directrice de l'Education s'est même engagée à tenir la direction de cet établissement informée et d'associer la section syndicale à la prise de décision quant à l'affectation du personnel. Cette promesse n'a, vraisemblablement, pas été tenue. Selon M. Aït Yahia Rabah, représentant du CNAPEST au sein de ce technicum, aucune information officielle n'est parvenue à la section syndicale. « On vous fera appel ». C'est tout ce que ce dernier dit avoir eu comme réponse lorsqu'il voulait confirmer la véracité de l'information auprès de la direction de l'Education. M. Aït Yahia assure que « le bureau de wilaya du CNAPEST suivra l'affaire de très prêt pour que tout se déroule dans l'intérêt des enseignants ». D'après un professeur, affilié à l'UGTA, « le ministère de l'Education a averti tout récemment la DE sur ce projet ». Pour preuve, le technicum figurait, parmi les autres lycées, sur la fiche de vœux qu'ont remplie les élèves du 4e AM à la fin de l'année scolaire 2008/2009. Les élèves dudit lycée seront répartis sur les trois autres établissements secondaires suivant leurs filières et ceci dés les premiers jours de la rentrée prochaine. Une solution qui risque d'engendrer une surcharge des classes, dans cette région connue pour être surpeuplée. Du coup, la qualité d'enseignement et le taux de réussite des élèves risqueraient, à leur tour, d'être affectés. Les parents d'élèves, de leur côté, sont catégoriques : « Il n'est pas question de fermer le technicum », disent-ils. « Nous convoquerons tout le monde à la rentrée afin de voir quelles seront nos démarches pour manifester notre mécontentement », nous dit au téléphone M. Kaci Hamadi, président de l'association des parents d'élèves, outré par le fait que la DE a tout ficelé sans se soucier de l'avis des élèves et ni même de celui des parents. Cette nouvelle a lancé une grande polémique. Sachant que l'actuel technicum est appelé à devenir un lycée professionnel, les protestataires se trouvent devant un vrai dilemme. Cependant, tous s'accordent à dire que la réalisation d'un lycée professionnel ne doit pas être hypothéquée par la disparition du technicum. Car, même si le premier pourrait servir un tas d'adolescents qui ont quitté les bancs de l'école très tôt, le second est d'une égale importance. Le lycée technique de Sidi Aïch a toujours réalisé, au cours de la décennie, d'excellents résultats. Ainsi, il est souvent classé parmi les meilleurs établissements de la wilaya de Béjaïa. Il suffirait, pourtant, de mettre sur pied une nouvelle battisse ailleurs. Une manière de satisfaire toutes les parties concernées. D'un autre côté, cette année encore, la majorité des collégiens, qui ont réussi à l'examen du BEM dans la région, ont choisi de poursuivre leurs études secondaires dans ce technicum. « Ils ne peuvent pas démolir notre lycée ! Nous nous sommes familiarisés avec cet établissement et son personnel à tel point que nous sommes devenus une grande famille » déclare, déçu, un lycéen qui passe en terminale et qui a visiblement peur d'être perturbé si jamais il est contraint de changer de lycée.
