Le signe avant-coureur d'un retour à la case départ est perceptible au niveau de la cité de l'Abattoir. Des tentes ont vu le jour ces derniers temps sur les décombres de ce qui reste du capharnaüm rasé depuis plus d'un mois après des années de tergiversations. Ainsi deux familles ont tout simplement érigé des tentes, l'une à côté d'un terrain de proximité (mateco), l'autre au fond de la cité, dite « Carrière ». Des clôtures de fortune sont mises en place en attendant de faire le reste comme à l'accoutumée en dur, et ce, en l'absence de toute réaction des responsables concernés. Ces deux tentes seront certainement suivies comme toujours par d'autres et d'ici quelques jours on verra la cité de l'Abattoir ressuscitée comme cela a été toujours le cas. L'exemple le plus frappant est la catastrophe de l'année 1982 durant laquelle cette cité a été totalement submergée par les eaux charriées par Oued Djihadi ; les dégâts matériels avaient été considérables et les pertes humaines estimées à des dizaines. Les victimes ont bénéficié de logements et de terrains au niveau de la cité Boucif Moussa mais pas pour longtemps, l'une après l'autre, elles sont retournées sur place alors que d'autres ont purement et simplement installé leurs familles et proches. Ce qui fait que rien n'a été fait et la cité de l'Abattoir était toujours là avec tous ses problèmes d'insalubrité et d'insécurité. Il aura fallu attendre l'année 2009, soit 27 ans après, pour éradiquer ce ghetto, mais voilà que le problème refait surface et ce sera le retour à la case départ si rien n'est fait dans les plus brefs délais .
