Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a rompu hier le silence. Il s'est finalement exprimé en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne des deux chambres parlementaires sur certaines questions qui ont fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines. M. Ouyahia a, d'emblée, exclu toute éventualité du gouvernement de faire marche arrière quant à l'application des dispositions de la loi de finances complémentaire, précisant, dans ce sens, que les intérêts de l'Algérie, et non ceux du gouvernement, n'ont pas changé entre le mois de juillet et le mois de septembre. Si nous voulons regarder où se trouvent les intérêts de l'Algérie, pour que sa balance de payement soit sauvegardée, il faut agir et c'est ce qu'a fait le gouvernement. Il a agi au moment opportun », a souligné Ouyahia qui, en défendant le projet de loi de finances complémentaire, a expliqué qu'il y a eu des mesures pratiques qui ont été prises, notamment, dans les domaines des banques et de l'administration, mais qui ont été mal interprétées. « Nous aurons l'occasion de décortiquer ces dispositions et nos amis du monde économique comprendront mieux le sens de ces mesures », a rétorqué M. Ouyahia. S'agissant de la tripartite, le Premier ministre a contredit en quelque sorte le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui avait avancé, lors d'une de ses sorties, l'ordre du jour de la tripartite. « Il ne peut y avoir un ordre du jour sans la concertation des partenaires sociaux, à savoir le patronat, le gouvernement et l'UGTA. Ceci implique qu'un ordre du jour consensuel doit être dégagé entre les trois concernés », a soutenu le Premier ministre, indiquant que la tripartite, qui est un espace de dialogue et de concertation, se réunira immédiatement après le mois de Ramadhan pour convenir plus précisément de l'ordre du jour et de la date de la tripartite, qui ne peut, d'après le chef de l'Exécutif, se tenir avant la mi-octobre. La première réunion des trois partenaires sociaux sera axée sur plusieurs dossiers notamment l'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG), l'investissement et le code du travail. Par ailleurs, abordant la question de l'avenir de certaines entreprises en difficulté, M. Ouyahia s'est contenté de rappeler qu'il s'agit là d'un des points du Pacte national économique et social et un sujet d'intérêt du gouvernement. Concernant une éventuelle baisse des prix du ciment, M. Ouyahia estime qu'il est tout à fait prématuré de parler d'une quelconque baisse des prix de ce produit tant que l'Algérie n'a pas réceptionné le million de tonnes de ciment importé. S'agissant de l'extraction du sable des oueds, le Premier ministre soutient que le gouvernement a pris des dispositions de façon à « pouvoir composer » dans la mesure où il y a de grands besoins pour les chantiers et la nécessité à protéger l'état des oueds. Par ailleurs, le chef de l'Exécutif a refusé de commenter l'affaire des sept moines de Tibhirine arguant qu'il s'agit d'une « affaire franco-française ». Pour sa part, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a conforté les dires de son Premier ministre en soutenant que l'ordre du jour final de la prochaine tripartite sera arrêté au terme des consultations. M. Louh a fait référence à d'autres dossiers de fonds qui devraient être à l'ordre du jour de la prochaine réunion des partenaires sociaux, notamment celui de la mutualité ainsi que celui des allocations familiales qui étaient à la charge de l'Etat. S'agissant du code du travail, le ministre explique qu'il sera également au menu des discussions. Dans le domaine de l'emploi, concernant les jeunes occupant des emplois temporaires dans le cadre du nouveau dispositif d'insertion professionnelle, M. Louh a annoncé leur confirmation dans les tout prochains jours, alors que les personnes travaillant temporairement dans des organes ne relevant pas de la Sécurité sociale seront confirmées progressivement dans leur poste.