Elle est jeune mais très ambitieuse à aller toujours de l'avant afin de rester comme la révélation de la génération montante dans le domaine du cinéma. Elle s'appelle en effet Lamia Mahiout, âgée d'à peine 22 printemps. Elle vient ainsi de faire une rentrée spectaculaire dans le monde du 7e art, avec son rôle prépondérant dans le film Ma mère ma dit. Elle a épaté merveilleusement le public avec ses apparitions très remarquables dans ce long métrage, en Tamazight, réalisé par Younès Boudaoud. Elle est établie en France où elle compte s'investir encore davantage dans le domaine car, dit-elle, elle est actuellement en train d'étudier certains scénarios qui lui sont proposés par des réalisateurs. Comment avez-vous découvert le monde de la production cinématographique ? Tout a fait naturellement pour la cinéphile que j'étais et que je suis toujours. Mais, au préalable, je me disais que pour être de l'autre côté de l'écran, il fallait connaître l'histoire du cinéma, son évolution et les différents parcours des grandes figures de cet art, chose que j'ai pu réaliser grâce à ma persévérance et surtout ma curiosité. Pour l'anecdote, quand je ne pouvais pas acheter un livre intéressant sur le cinéma, je le lisais sur place, même s'il fallait revenir deux ou trois fois de suite pour finir sa lecture, à tel point que certains libraires ont appris à connaître mes habitudes. Aussi, je peux vous dire que mon « atterrissage » dans le cinéma a été soutenu de manière substantielle par les encouragements de ma famille, surtout mon cher papa et ma chère maman. Vous êtes connue notamment par votre rôle de Doudouche dans le film Ma mère ma dit, avez-vous joué dans d'autres films ? Non, je n'ai pas joué dans d'autres films, Ma mère ma dit est le premier film de ma jeune carrière d'actrice. Il faut dire également que les occasions de se voir sollicitée, ici en France, pour des productions en langue amazigh sont très rares. Avez-vous des projets en perspective dans le domaine du cinéma ? Juste après la sortie de Ma mère ma dit, j'ai eu de nombreuses offres de rôles, malheureusement et pour des raisons professionnelles, je n'ai pas pu répondre favorablement. Mais, actuellement, je suis en train d'étudier des scénarios qu'on m'a proposés, histoire de voir à quoi m'en tenir. Que fait Doudouche en dehors du 7e art ? Pour Doudouche, je ne sais pas, mais pour Lamia, si (rires). Au fait, je suis responsable commerciale dans une boîte spécialisée dans tout ce qui est énergies consommables à usage domestiques. Etant actrice établie en France, comment voyez-vous l'avenir du cinéma amazigh en France ? Je crois que le manque est tellement cruel à tel point qu'il est temps de réfléchir aux moyens susceptibles de promouvoir le cinéma amazigh en France. Il y a énormément de potentialités, que ce soit en matière de réalisateurs, de scénaristes et de comédiens. Cependant, à défaut de moyens nécessaires pour leurs aspirations, ces artistes se meurent petit à petit sans qu'ils puissent un jour mettre à profit leur talent. Et pourtant, ils sont en France où la production audiovisuelle est plus accessible qu'en Algérie. Toutefois, il faut bien souligner que la production est plus prolifique. En plus, je pense que le cinéma amazigh, en général, souffre d'une certaine ghettoïsation qui le condamne en quelque sorte car il me semble qu'il faut s'ouvrir au autres de manière à donner plus d'oxygène à nos projets et ipso-facto à nos idées, ne dit-on pas que les bons esprits sont comme des parachutes, ils ne fonctionnent que lorsqu'ils sont ouverts.