L'auteur, qui ne se revendique nullement historien mais plutôt “observateur”, a, néanmoins, entrepris un travail d'historien et de recherche afin d'étoffer un livre qui raconte l'Algérie à travers ses hommes, sa culture, ses invasions, sa colonisation et ses révoltes. Rabah Mahiout, diplômé de la faculté des sciences juridiques économiques et politiques, journaliste et reporter, est l'un des initiateurs de la presse algérienne qui a, par ailleurs, assumé la fonction de chargé de communication dans plusieurs cabinets ministériels. Il vient de publier un livre documentaire portant sur l'histoire de l'Algérie. À l'instar des autres ouvrages écrits sur l'Algérie, celui de Mahiout se distingue par son côté pédagogique et surtout exhaustif de l'histoire de l'Algérie, dans la mesure où l'auteur remonte jusqu'à l'Antiquité pour raconter cette Algérie à son fils, à nous également, dans un style épuré et facile à lire. L'intérêt de cet ouvrage, vu qu'il y a une quantité assez importante qui traite du même sujet sur les étals, est que l'auteur a usé de pédagogie et de méthodologie en libérant sa plume de tout superflu, afin d'écrire nettement et honnêtement un livre qui se présente comme un outil éducatif en plus de sa portée historique. Rabah Mahiout, qui ne se revendique nullement historien mais plutôt “observateur”, a, néanmoins, entrepris un travail d'historien et de recherche afin d'étoffer un livre qui veut avant tout raconter l'Algérie à travers ses hommes, sa culture, ses invasions, sa colonisation, ses révoltes mais aussi sa déchéance ou sa descente en enfer avec l'avènement des années 1990. À propos des hommes de l'Algérie, Rabah Mahiout en brosse un tableau en les liant au temps, aux évènements et aux faits. En effet, il commente cette civilisation antique à travers ses rois et “aguelids” : Massinissa, Jugurta et Kosseilah, à travers ses chefs et émirs : El Mokrani et l'Emir Abdelkader, ainsi que ses chefs de guerre : Amirouche, El Haouès et enfin à travers ses présidents : Ben Bella, Boumediène, Chadli, Boudiaf et Bouteflika. Cette épopée est partagée en deux parties dont l'une porte le générique “Avant l'indépendance” avec le commencement de tout sur cette terre, puis, les multiples invasions et la colonisation, la formation du mouvement nationaliste et enfin la révolution de Novembre 1954. Dans la deuxième partie, Rabah Mahiout reprend le relais depuis la proclamation de l'indépendance en 1962 jusqu'à présent et ce, en racontant les étapes-clés et les évènements, heureux et douloureux, qu'a connus le pays ; les années Ben Bella et Boumediène, puis celles de Chadli et Zeroual, ainsi que la naissance du printemps berbère, l'islamisme, octobre 1988, l'arrivée de Boudiaf en 1992, le terrorisme, la résurgence des arch… Ce livre relate une histoire de l'antiquité à nos jours tout en ayant le mérite de ne pas être “lourd” ni porteur d'aucun message. Il s'agit juste d'une œuvre bien documentée, accessible de par sa fibre pédagogique qui nous apprend en quelques lignes des années de notre histoire, une sorte de synthèse globale. Animé, sans doute, par les profondes mutations, qui se sont faites parfois au détriment d'un peuple généreux, Rabah Mahiout, justement, a voulu raconter son pays et permettre de mieux le faire connaître au-delà de tout cliché, en écrivant : “L'Algérie occupe, fréquemment, les devants de l'actualité. Elle l'a fait, tragiquement, au cours de la dernière décennie du XXe siècle. Durant toute cette période, elle a été, de façon quasi quotidienne, le théâtre d'évènements sanglants perpétrés par le terrorisme, enfant maudit de l'islamisme et de l'intégrisme.” Or, l'Algérie, par la richesse de son histoire, de sa culture et sa civilisation est une terre d'espoir et de générosité, cependant, comme l'écrit l'auteur : “Toutefois et paradoxalement, l'histoire de l'Algérie est très peu ou mal connue” et c'est dans ce contexte que s'inscrit, justement, le travail de Rabah Mahiout. N. B. Rabah Mahiout : L'Algérie racontée à mon fils Editeur : Société des Ecrivains Genre : histoire 172 pages