Ayant de multiples bienfaits sur l'organisme et touchant de nombreux appareils et structures, l'entretien des efforts permet, de surcroît, de prévenir un certain nombre de maladies chroniques, telles que le diabète, l'hypertension artérielle, l'obésité… Pendant le mois de Ramadhan, bien que celui-ci soit caractérisé par un certain nombre de changements liés notamment à l'alimentation, l'hydratation et au sommeil, il n'y a aucune raison, à condition bien entendu d'avoir de bons réflexes hygiéno-diététiques, de cesser cette même pratique, bien au contraire… Durant ce mois sacré, les sportifs, ayant l'habitude de s'entraîner régulièrement, se posent beaucoup de questions sur la faisabilité de continuer leurs entraînements, la dangerosité des efforts en état de jeûne, les sports préférentiellement à faire, les conditions à respecter lors de la pratique,…etc. Ceci étant, si pour la majorité des sportifs, entraîneurs et médecins, notamment européens, la pratique du sport de haut niveau est incompatible avec celle du Ramadhan, en revanche, il n'en est pas de même lorsque c'est l'activité physique de loisir ou les exercices d'entretien qui sont concernés. Plusieurs écrits relatent, à ce propos, des conseils quant aux efforts à fournir, à leur durée et leur type, à l'alimentation à suivre et même au moment propice à leur réalisation. Si la marche, le footing, le cyclisme, le golf et même la natation sont les activités les plus conseillées et même prisées, rien n'empêche la poursuite d'autres pratiques lesquelles, toutefois, pourront exiger, d'éventuelles modifications sur le plan méthodologique. Quels sont les éventuels risques de la pratique? Pour les activités de loisir et les efforts d'intensité faible, voire modérée, les risques de survenue de complications, chez des sujets en bonne santé, sont plutôt minimes lorsque certaines précautions sont respectées. Une récupération satisfaisante visant la prévention de l'hypoglycémie et de la déshydratation, lesquelles sont les principaux risques, et la gestion de la qualité du sommeil de façon à ce que les séances d'entraînement se déroulent sans inconvénients est sans conteste. Si l'hypoglycémie et la déshydratation sont du recours d'une alimentation saine, variée et équilibrée, en revanche, le sommeil doit faire l'objet d'une attention particulière liée à ce mois sacré. Les veillées à l'origine du manque de sommeil peuvent entraîner une fatigue incompatible avec l'objectif de s'entraîner «le lendemain» ou les deux ou trois jours de la semaine à venir… A quel moment doit-on pratiquer son activité ? En fait, le pratiquant a le choix entre deux moments : *Avant la rupture du jeûne : une heure à une heure et demie (douche comprise) avant le f'tour est, en général, le moment de prédilection pour la pratique. La durée consacrée de ce fait à cette dernière est raisonnable et la coïncidence parfaite avec le repas compensateur et récupérateur qui vient juste après est très intéressante, puisque faisant diminuer la survenue des risques dus à l'effort. Les exercices soutenus réalisés a fortiori en pleine chaleur (milieu de journée) seront absolument proscrits. La prudence sera de mise, notamment la première semaine, laquelle exige du corps une certaine période d'adaptation quant aux nouveaux rythmes alimentaire et de sommeil. Autres recommandations : * évitez les sports de compétition et tout esprit de combat ; * évitez tous les efforts à forte dépense énergétique ; * se méfier des sports avec décompte de points ou de ballon pourvoyeurs de stress et de dépenses énergétique et hydrique supplémentaires ; * respectez une certaine méthodologie de l'entraînement avec en premier lieu : la progressivité ; * soyez à l'écoute de votre corps et ne pas attendre le mois de Ramadhan pour se transformer en sportif confirmé ; *sachez reconnaître les signes d'une hypoglycémie : tremblements, vertiges, troubles de l'équilibre, nausées, vomissements, maux de tête, troubles de la vigilance, etc. ; *reconnaissez les symptômes de la déshydratation : frissons, urines de couleur foncée, sécheresse de la bouche, fatigue, somnolence, crampes musculaires, augmentation anormale de la température du corps et de la fréquence cardiaque ; * soyez très prudents si vous avez plus de la quarantaine et que vous êtes tabagique, diabétique et/ou n'avez jamais pratiqué d'activité physique ou sportive ; * ne pas forcer et s'arrêter dès que des signes tels qu'une douleur à la poitrine, une difficulté respiratoire, un essoufflement, un malaise, etc., se manifestent. Conclusion : La réalisation d'exercices physiques est compatible avec le jeûne du Ramadhan à condition de respecter certaines recommandations. L'arrêt d'une pratique d'efforts chez une personne ayant l'habitude de s'entraîner en dehors de ce mois, n'est pas tellement conseillé en raison de la perte des bénéfices acquis, sachant qu'une quinzaine de jours d'arrêt est suffisante pour faire chuter la condition physique de 25%. A ce propos, la diminution de l'intensité de travail peut très bien être revue à la baisse, tout en ayant à l'esprit que la régularité reste l'un des principes-clés de l'entraînement. Le pratiquant veillera ainsi à ne pas dépasser ses capacités physiques et ne cessera de se dire que l'essentiel est dans l'entretien de son corps. Enfin, les personnes n'ayant jamais fait d'exercices pourront toujours faire un minimum de trois quarts d'heure de marche quotidienne : peut-être que cela fera «entrebailler» la porte aux exercices à pratiquer après le Ramadhan…