Les différentes rencontres de la tripartite (gouvernement-UGTA-organisations patronales) n'ont abouti jusque-là qu'à de maigres résultats. Ce forum est perçu plus comme un moyen pour calmer un front social en ébullition qu'un cadre efficace de prise de décisions au profit des Algériens. On retiendra l'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) qui a connu trois hausses successives (6000 à 8000 DA, puis de 10 000 à 12000 DA) et signature d'un pacte économique et social. L'augmentation acquise est loin de répondre aux aspirations des travailleurs et de l'UGTA qui avait demandé un SNMG à 15 000 DA. Le secrétaire général de la centrale syndicale s'est vivement félicité en 2006 de l'accord conclu. Pour lui, le SNMG « est accessoire » et « l'essentiel a été arraché durant les négociations sur les conventions de branches ». La revalorisation du SNMG s'avérera encore une fois minime, d'autant que l'article 87 bis de la loi 90-11 d'avril 1990 relative aux relations du travail n'a pas été annulé. Cet article donne, soulignons-le, un caractère restrictif à la définition du SNMG, en incluant dans la comptabilité du salaire de base les primes et les indemnités. Ce qui fait que sa revalorisation reste sans impact sur le niveau des salaires des fonctionnaires. L'UGTA, qui a défendu le principe de l'abrogation ou la révision de cet article, notamment lors de la 11e tripartite, a étrangement abandonné cette question. Les Algériens voient leur pouvoir d'achat se détériorer de jour en jour à cause de l'inflation et de la dépréciation du dinar. Les tripartites, aux yeux du pouvoir, entrent dans le cadre de la concertation entre les partenaires économiques et sociaux. Il y a eu jusque-là 12 tripartites, rencontres, qui ont permis d'associer les partenaires sociaux à la prise de décisions dans les différents domaines de la vie économique et sociale.