La tripartite aura lieu ce week-end. Durant deux jours, jeudi et vendredi, cette 11e session du conclave, qui réunit cycliquement le chef du gouvernement, les organisations patronales et la centrale syndicale UGTA, sera placée cette fois sous le signe du lancement du « pacte économique et social » cher au président Abdelaziz Bouteflika, a-t-on appris auprès des sources patronales. Avec un ordre du jour des plus chargés, toutes les questions en suspens depuis la dernière tripartite seront de la partie et feront certainement l'objet d'âpres négociations. Attendu par le monde du travail et les opérateurs économiques en général, pas moins de 13 points figurent à l'ordre du jour de ce rendez-vous décisif dans le cadre du dialogue économique et social, qui réunit autour de la même table des négociations l'UGTA, les représentants des organisations patronales du secteur privé (CNPA, CIPA, CGEOA, CAP) et les employeurs du secteur public (UNEP). Reconnue comme unique syndicat des travailleurs par le premier magistrat du pays, la centrale syndicale se présentera à cette session avec ses propositions relatives à la sauvegarde de l'emploi, la stratégie industrielle des entreprises publiques, mais aussi avec l'intention « d'arracher » l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 relative au SNMG. Ayant fait énormément de concessions concernant le dossier des privatisations des entreprises publiques et sur celui de l'avant-projet sur les hydrocarbures, l'organisation de Sidi Saïd compte sauver la face par une éventuelle revalorisation (indirecte) des salaires. D'autres points relatifs à l'amélioration du système de sécurité sociale, du code et relation du travail, seront parmi ceux que défendra l'UGTA qui compte aussi demander le bilan du dossier de la bipartite gouvernement-UGTA. Du côté du patronat, l'heure est à l'optimisme. Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakech, joint hier par téléphone, a indiqué : « Sans préjuger des résultats, c'est la première fois qu'une session tripartite retienne dans son ordre du jour près de 90% de nos doléances. » Des points, dit-il, relatifs à la fiscalité, à la réforme du système financier et bancaire, au foncier industriel, à l'informel, etc. Mais aussi, ajoute le président de la CAP, « c'est la première fois qu'une commission d'évaluation et de suivi des résultats sera à l'ordre du jour, contrairement aux sessions précédentes ». Quant à l'objectif d'arriver au pacte économique et social dont cette session verra son lancement, selon les termes du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, le président de la CAP, pour qui ce point est inscrit en premier dans l'ordre du jour du rendez-vous de demain. « C'est un leitmotiv que chacun revendique, mais qui ne se décrète ni se signe en une journée », a-t-il affirmé. Selon lui, « ce sont des étapes qui nécessitent un environnement économique adéquat » en tenant même à préciser qu'un tel pacte « n'est jamais définitif, mais s'adapte selon les situations et conjonctures du moment ». Si du côté des partenaires du chef du gouvernement, des questionnements se posent quant à la relative nécessité de tels rendez-vous face à un gouvernement qui compte accélérer la cadence des réformes économiques sous l'œil « bienveillant » des organisations financières internationales, dont le FMI fera une évaluation aujourd'hui à Alger, le chef du gouvernement, quant à lui, aura en revanche fort à faire avec des syndicats autonomes qui s'organisent, exclus de fait du « pacte économique et social » projeté.