100 000 adhérents, « premier parti d'opposition » selon ses cadres, un groupe parlementaire et deux candidatures aux élections présidentielles de 2004 et de 2009 : le Parti des travailleurs, héritier du mouvement clandestin OST (Organisation socialiste des travailleurs) semble afficher une bonne santé. Son porte-parole, Louisa Hanoune, 55 ans, arrivée deuxième lors de la dernière élection présidentielle (avec 604 258 voix et 4,22 % des suffrages) peut se targuer d'avoir bénéficié de ce qualificatif pour le moins original de la part de Ali Benhadj, le numéro 2 de l'ex-FIS : « Le seul homme politique en Algérie. » Sauf que son parti accumule parfois les contradictions : si le PT reste dans sa philosophie foncièrement antilibérale en s'attaquant aux ministres des secteurs économiques et énergétiques, la formation trotskyste épargne soigneusement le chef de l'Etat, dont les ministres les plus proches et les plus fidèles sont exactement ceux que dénoncent le PT. Alors parti réellement de gauche ? « Parle-t-on des partis qui se réclament de gauche ou de ceux qui sont réellement la gauche ? », indique l'un des proches collaborateurs de Louisa Hanoune. « Nous, au PT, nous sommes à l'œuvre par rapport à nos revendications, à nos actions sur le terrain, les mobilisations que nous lançons auprès de l'opinion publique (les pétitions contre la loi sur les hydrocarbures ou pour la dissolution du Parlement par exemple)… En fait, je ne vois pas d'autres mouvements qui ont le même engagement que nous », assure ce cadre du parti. « Il ne suffit pas seulement d'inclure dans les programmes des partis des notions de socialisme, il faut des actes. Voyez par exemple les amendements de nos députés lors des discussions des lois à l'APN », appuie le militant. « Le problème avec le PT est que plus on tente d'adopter une politique du tout populaire, plus on risque de tomber dans le populisme… L'exemple le plus marquant, c'était quand Louisa Hanoune a soutenu le FIS parce que considéré comme ''mouvement populaire" par le PT ! »