Connue pour son franc-parler et sa liberté de ton, sans jamais être satisfaite, la candidate trotskiste, Louisa Hanoune, mène un véritable parcours de combattante pour la magistrature suprême du pays. Après plusieurs années de militantisme et de combat politique, Mme Hanoune a fini par être récompensée. Elle est deux fois candidate au poste de président de la République. Elle rentre, ainsi, dans l'histoire de la politique du monde arabe comme première femme arabe candidate au poste de chef d'Etat. Née en 1954 à Chekfa, dans la wilaya de Jijel, cette fille de paysans pauvres, n'a pas été gâtée par la vie. Sa famille a connu un mouvement de «nomadisme». Après Mila, Constantine, Dréan, dans la wilaya d'El Taref, la famille de Mme Hanoune s'est installée à Annaba, où elle a suivi ses études jusqu'à l'obtention de son diplôme universitaire. Titulaire d'une licence en droit, son projet n'était pas d'endosser la toge d'avocat. Sa passion c'est la politique. Son souhait est de diriger un jour, le pays. Avant l'université, c'est au sein de sa famille qu'elle a mené son premier combat. Sa famille était contre le fait que Louisa poursuive ses études à la Fac. Le bras de fer ne fait que commencer. Pour convaincre sa famille, elle entreprend une grève de la faim. Une technique qui a porté ses fruits. A l'université, elle crée, avec d'autres étudiants, un collectif de femmes travailleuses. Vu les moyens matériels modestes dont disposait sa famille, elle est dans la nécessité de trouver un moyen pour financer ses études. Etant étudiante, elle exerce le métier d'enseignante avant de rejoindre le transport aérien. Quelques mois plus tard, elle est licenciée. Après des mois de combat contre son licenciement «arbitraire», elle obtient gain de cause. Elle arrache la décision de sa réintégration. En 1980, elle est mutée à Alger où elle sera salariée de l'Enema, Air Algérie,puis jusqu'en 1994, de l'Egsa. A Alger, elle collabore dans la clandestinité avec l'Organisation socialiste des travailleurs (OST). Un acte qui lui vaut six mois de prison en 1983. Deux ans plus tard, elle crée avec 39 autres fondatrices, l'Association pour l'égalité entre les hommes et les femmes, dont elle est secrétaire générale et puis présidente quatre ans après. Dans la même période elle participe à la création de la première ligue des droits de l'homme. Lors des événements de 1988 elle est, une nouvelle fois, arrêtée. Profitant de l'ouverture du champ politique, elle est élue en 1989 secrétaire générale de l'OST. Elle occupe la même tâche depuis le congrès de la fondation du Parti des travailleurs. Et depuis, elle assume ce même poste jusqu'à ce jour. Après sa participation aux élections législatives et locales, Louisa Hanoune a présenté sa candidature à l'élection présidentielle de 1999. Le Conseil constitutionnel rejette son dossier. En 2004, elle arrache un billet pour la présidentielle. Sur le plan international, elle est membre fondatrice de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples. Elle est également membre de la commission femmes travailleuses de la commission Afrique de l'EIT. Pour ce qui est de sa politique nationale, Louisa Hanoune défend bec et ongles la souveraineté nationale. D'ailleurs, pour cette campagne, elle a choisi le slogan suivant: «La souveraineté populaire fait l'immunité de la souveraineté nationale: la parole au peuple». Voici les grands axes de sa politique: la rupture avec la politique imposée par l'Etat, un référendum du changement, une politique qui répond aux aspirations du peuple, la préservation de l'économie nationale, le renforcement du secteur public, et contre le processus de privatisation tel que présenté par le gouvernement.