Photo : S. Zoheir Par Noureddine Khelassi Issue du mouvement national, l'opposition, à l'exception des communistes et des trotskystes, a pour cellule souche le FLN. Sa naissance réelle se réalisera au forceps, à la faveur de la crise de légitimité de 1963. Sous Houari Boumediene et Chadli Bendjedid, elle sera brimée et réprimée. L'installation de Ben Bella au pouvoir sur la tourelle d'un char de l'armée, provoquera la crise au sein du FLN. Les vaincus, principalement Mohamed Boudiaf et Hocine Aït Ahmed, créeront alors le Parti de la révolution socialiste (PRS), septembre 1962, et le Front des forces socialistes (FFS), septembre 1963. Tandis que le Parti communiste algérien (PCA) est interdit dès novembre 1962, les messalistes, Mouvement national algérien et Parti du peuple algérien, n'ont plus d'influence. Mais, en fait, la première tentative d'opposition fut le CLDR, éphémère Comité de liaison et de défense de la Révolution, dont la création fut annoncée par Krim Belkacem et Mohamed Boudiaf. Autre tentative momentanée, l'UDRS, Union pour la défense de la révolution socialiste, lancée en mai 1963. Elle sera suivie par le CNDR, Conseil national de défense de la Révolution, en juillet 1964. Il comprenait notamment Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed et le colonel Mohamed Chaabani. Après le coup d'Etat du 19 juin 1965, d'anciens partisans de Ben Bella, le PCA et la gauche du FLN, avec Mohamed Harbi et Hocine Zahouane, créent l'ORP, Organisation de la résistance populaire. Ensuite, ce sera l'OCRA, Organisation clandestine de la Révolution algérienne, disparue en juin 1968. Dans la même période, sera lancé le RUR, le Rassemblement unitaire et révolutionnaire, animé par Mohamed Boudia alors que Krim Belkacem lance en octobre 1967 le Mouvement démocratique pour la défense de la Révolution algérienne (MDRA). Pendant que le Parti d'avant-garde socialiste (PAGS) se rapprochait de Houari Boumediene, la gauche de la gauche, dès 1974, se réunit au sein du CTA, Comité des travailleurs algériens. Les trotskystes se regrouperont ensuite au sein du Groupe des combattants révolutionnaires (GCR) et dans l'Organisation socialiste du travail (OST). Il y eut aussi El Oumami, branche du Parti communiste internationaliste, qui comptera notamment les futurs islamistes Abderrezak Redjam et Saïd Mekhloufi. Les années 1980 seront propices à la création du GDSA, la Gauche démocratique et socialiste de Mohamed Harbi, le Mouvement pour la démocratie en Algérie d'Ahmed Ben Bella et Etthaoura, organisation marxiste algérianiste. Les années 1990 seront celles de la floraison partisane sans démocratie réelle, de l'autoritarisme b.c.b.g et du terrorisme nihiliste et résiduel. Des partis sans base et sans programme et des partis du pouvoir sans pouvoir réel. Et d'un pouvoir en perpétuel renouvellement et sans opposition réelle. Alors, demain l'opposition ?