Ainsi, les habitants du Dekakcha, commune d'El Hama, situé au sud de Sétif, ont fermé le siège de l'APC et toutes les voies d'accès avec des pneus enflammés, obligeant les commerçants à fermer boutique. Plus de 23 personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre qui sont intervenus pour dégager les routes. On a dénombré plusieurs blessés parmi les manifestants. Le manque d'eau potable, l'état des routes, l'absence du réseau d'assainissement et les carences en projets de développement, tels que l'habitat rural et l'éclairage public, sont les raisons de ce mouvement. Toujours au sud de la wilaya, les résidants du quartier Lektarat, commune de Aïn Oulmène, ont procédé en début de semaine à la fermeture de l' artère principale à l'aide de pierres et de troncs d'arbre. L'aménagement de la cité est leur revendication essentielle. Avant-hier, les 50 bénéficiaires de logements socio participatifs de Aïn Azel, ont manifesté leur mécontentement quant au retard enregistré dans la remise des clés. Le désistement de 43 bénéficiaires de la première liste est la cause de ce dépassement de délai. Le chef de daïra a rassuré les protestataires et leur a promis de résoudre le problème dans un délai de 15 jours. Sans salaires depuis plus de 5 mois, des dizaines de contractuels du pré emploi de Maoklane, commune située au nord de la wilaya, ont fermé avant-hier le siège de la daïra. Aussi les occupants des Harats et autres habitations, menaçant ruine de la commune d'El Eulma, ont observé un sit-in devant le siège de l'APC. Ils réclament la délibération de la liste des logements sociaux qui tarde, d'après eux, à être affichée, surtout après les pluies qui se sont abattues ces derniers jours. Les autorités locales ont promis de livrer ces logements dans les meilleurs délais. A Sétif ville, le bras de fer entre les habitants de la cité Kerouani, connue sous le nom d'«abattoirs», et les grossistes qui exploitent les magasins situés au rez-de-chaussée des immeubles du quartier, persiste. Le non-respect par un de ces commerçants des accords convenus entres les deux parties, stipulant l'interdiction des poids lourds à l'intérieur de la cité et la limitation de l'activité commerciale de 7 h à 15 h, a fait réagir des résidants qui ont bloqué les différents accès de la cité à l'aide de pierres et de pneus brûlés.
Sachant que la forte mobilisation des habitants, décidés plus que jamais à reconquérir leur espace, la police est resté ces derniers jours sur le qui-vive pour éviter tout dérapage. Rappelons que les émeutes au niveau de ladite cité ont commencé au mois de Ramadhan. La dégradation du cadre de vie, le vacarme généré quotidiennement par plus de 700 camions (tous tonnage confondus) chargeant et déchargeant les marchandises de plus de 600 grossistes, ont mis les nerfs des riverains à fleur de peau. La patience qui ne veut pas dire silence ou lâcheté, d'après des résidants, a des limites. Après des décennies d'attente, et ne voyant pas le bout du tunnel, les occupants de la «promotion» n'ont pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Signalons que l'Union générale des commerçants et artisans algériens, section de Sétif, organise aujourd'hui une assemblée générale pour débattre de ce problème.