Les habitants de Maoklane, chef-lieu de daïra, à quelque 70 km au nord de Sétif, ne sont pas près d'oublier la journée d'hier “qu'ils marqueront d'une pierre blanche”, diront-ils. Jamais ils n'avaient pensé une seconde à ce qui allait leur arriver ce jour-là, en cette période de Ramadhan et par un temps printanier. Tout a commencé vers 13h lorsqu'une bande d'une vingtaine de jeunes, armés de haches et de barres de fer, a investi le lycée, faisant fuir dans un moment de panique élèves et personnels pédagogique et administratif. Ils ont ensuite pillé le magasin de l'établissement et détérioré les salles de cours en brisant tables, chaises et fenêtres. Ils se sont ensuite dirigés vers l'AMG (centre sanitaire) qui connaîtra le même sort, obligeant les commerçants et propriétaires de magasins à fermer leurs locaux. “Tout cela sans que le maire de la localité, pourtant au courant des faits, ne daigne prendre les dispositions d'urgence, ni alerter les services de sécurité”, nous ont affirmé des citoyens. Au moment où nous rédigeons ces lignes, c'est la brigade de gendarmerie qui est assiégée par les “émeutiers” à coups de pierres. Les raisons de cette brusque et inattendue flambée de violence sont dues à une vieille rivalité entre les localités de Tizi n'Braham et de Maoklane, distante d'une dizaine de kilomètres. “Les lycéens résidant à Tizi n'Braham sont scolarisés au lycée de Maoklane. Ils auraient préféré, nous a-t-on précisé, le lycée de Bouandas”. De plus, ils réclament la construction d'un lycée dans leur village. Il y a quelques mois, des incidents similaires ont eu lieu à cause d'un prétendu transfert du siège de la daïra de Maoklane... à Tizi n'Braham. F. B.