Une enquête a été ouverte par le parquet général contre l'agent pénitentiaire qui s'était rendu coupable d'une agression contre un détenu dans l'établissement carcéral de Blida. Le procureur général a ainsi « insisté pour que la victime fasse une déposition », a assuré l'épouse du détenu. Ce qui a aussi été affirmé par le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus, Mokhtar Felioune, dans une déclaration à l'APS. En réponse à une question de l'agence concernant le fait rapporté par El Watan, M. Felioune a déclaré qu'une copie de la plainte « déposée par l'épouse du détenu en question et faisant état de coups assenés à son mari par un agent pénitentiaire » avait été reçue le 1er septembre dernier par son administration. De même, le directeur assure que « le parquet général a reçu la plainte et ouvert une enquête sur cette affaire », ajoutant que le détenu a été auditionné et que l'enquête suivait son cours. En cas de confirmation de cette agression, « des mesures disciplinaires et juridiques seront prises à cet effet », rapporte l'APS, n'excluant pas des poursuites judiciaires contre l'agresseur. M. Felioune a d'ailleurs, toujours selon la dépêche de l'agence, insisté sur l'intransigeance de son administration quant aux dépassements ou atteintes à l'égard des détenus. « Nous ne tolérons aucun dépassement ou atteinte contre l'intégrité physique des détenus », a-t-il indiqué. Ces actes sont « formellement interdits », et ce, conformément aux instructions du ministre de la Justice et garde des Sceaux. Le directeur a, de même, tenu à rappeler que « l'Algérie a déjà informé les instances internationales des sanctions prises contre des fonctionnaires de prison pour agression contre des détenus », affirmant que dans tous les cas, des poursuites sont engagées conformément aux dispositions disciplinaires et pénales stipulées par la législation nationale. Pourtant, dans cette affaire, il aura fallu plusieurs jours pour que le directeur, qui du reste s'est montré, selon l'avocat du détenu, outré par cet incident, ait vent de cette agression. Le prisonnier qui a été, au deuxième jour du Ramadhan, extirpé de sa cellule, menotté et ligoté par le gardien, a ensuite été jeté dans un cachot où il a passé une journée et une nuit entière. Le lendemain après le f'tour, l'assaillant s'est introduit dans le réduit et l'a roué de coups de pied et de poing. « Il n'a dû son salut qu'à l'intervention des autres gardiens et de quelques codétenus, qui ont crié à la hogra », avait rapporté sa femme. Ce qui implique que des collègues de l'agent pénitentiaire avaient assisté à l'agression, mais ont tout simplement « couvert » leur ami. Cela pourrait faire penser que sans l'intervention de l'épouse de la victime et de son avocat, ce fait « gravissime » et « contraire à la loi » serait passé sous silence. D'ailleurs, il semblerait que l'agent incriminé n'en soit pas à son premier harcèlement contre un détenu, puisque de nombreux prisonniers ont à maintes reprises eu à subir « les foudres » de ce responsable, connu pour son « langage ordurier et son manque de respect envers tous ». Ce dernier risque, si les faits sont avérés, d'être traduit devant la commission de discipline. Il serait ainsi passible de radiation. « De même, des poursuites judiciaires peuvent être engagées par la direction de la prison si les accusations sont fondées », a expliqué maître Bourayou.