Le Protocole de Kyoto entrera en vigueur dès aujourd'hui, 16 février 2005. Dans ce cadre, l'Association de Recherche Climat et Environnement (ARCE) a organisé, avant-hier après-midi, une conférence ayant pour objet les modalités d'entrée en vigueur de ce protocole qui impose aux pays développés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2% par rapport à 1990, prise comme année de référence. Le conférencier, M. Senouci, président de l'ARCE, expliquera à l'assistance que cette réduction est plutôt symbolique et qu'elle devrait, à terme, atteindre les 50%. Concernant l'Algérie qui, pour rappel, a ratifié ce protocole, au même titre que les autres pays en voie de développement, le conférencier expliquera : « Notre pays n'est pas tenu, pour le moment, par cette obligation, pour la simple raison que ces pays ne sont pas endettés par le carbone mais sont plutôt créditeurs. Ce sont les pays développés qui, par le biais du mécanisme de développement propre, sont obligés de remplir leurs obligations de réduction en finançant des projets dans un pays en développement. » M. Senouci s'est longuement étalé sur le cas de l'Algérie et de la nécessité d'adopter une véritable stratégie, car, dira-t-il, « notre pays est vulnérable aux impacts des changements climatiques, son économie est basée essentiellement sur les hydrocarbures et sa situation géographique à proximité de l'Europe nous oblige à nous préparer. » Dans le cas contraire, nos réserves de change financiers auront vite fait de disparaître. Issue de la Conférence de Rio, en 1992, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques est entrée en vigueur en 1994. L'objectif central de cette convention est de stabiliser les « concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. » Depuis cette date, une conférence des parties à la convention (pays ayant ratifié la convention) se réunit annuellement afin de préciser les modalités d'application des mesures envisagées. Il faudra attendre la conférence des parties, réunie à Kyoto en 1997, pour envisager des engagements chiffrés de réduction des gaz à effet de serre. Adopté lors de cette conférence, le Protocole de Kyoto ne sera finalement ratifié qu'en 2004. Ce protocole oblige les pays développés qui l'ont ratifié à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, selon un système de quotas fixé par pays.