Deux blocs, faisant partie du vieux bâti de la ville de Aïn El Hammam, seront démolis prochainement, apprend-on de source sûre. Situées de part et d'autre du bâtiment 19, les deux constructions, appelées immeuble Timsiline, du nom de leur propriétaire, viennent de faire l'objet d'un arrêté de démolition. Leur état de délabrement frisant ruine, est un danger constant pour les véhicules ou les personnes qui fréquentent la rue du marché. Des pans de murs lézardés, sur toute leur longueur menacent de s'effondrer à tout moment. Le temps a, finalement, eu raison de ces bâtisses qui rappellent les premières constructions de la ville, érigées du temps de la colonisation. Elles auraient dû être évacuées, du moins pour certaines d'entre elles, depuis longtemps. Une simple vibration aurait pu créer l'inévitable. Des mises en demeure, viennent d'être adressées aux 34 occupants qui viennent rejoindre les sinistrés des bâtiments 14, 15 et 17 qui attendent toujours un éventuel recasement. Près d'une cinquantaine de commerçants se retrouvent à la rue, du jour au lendemain. « Il n'y a même plus de locaux convenables à louer. Les prix sont devenus inabordables », nous confie un commerçant en instance d'évacuation. La construction des cent logements, financés par la wilaya pour le recasement des « délogés », n'est pas près de voir ne serait-ce que le début des travaux. Le retard dû au choix de terrain litigieux risque de durer. Des projets d'envergure doivent dès lors, être envisagés si l'on considère que la ville est dans sa majeure partie affectée par le glissement de terrain. Pour le moment, rien de concret n'est entrepris pour rassurer les futures victimes. Les nouveaux commerçants, laissés sur le carreau, n'ont droit qu'à un ordre d'évacuation sans contrepartie ni promesse même verbale. « Nous nageons dans le flou total », nous confie Da Oucherif, un sexagénaire, ajoutant « qu'il est navrant de constater que malgré toute l'ampleur de la catastrophe, aucune décision quant à une éventuelle solidarité des pouvoirs publics, n'est envisagée pour le moment ». La ville est en train de se désertifier, de jour en jour, pour laisser place à un terrain nu, ajoutant, chaque jour, un nouveau lot de chômeurs.