L'Iran a remis hier aux « représentants politiques à Téhéran » des grandes puissances chargées de discuter du programme nucléaire controversé iranien, son paquet de propositions en vue de la reprise des négociations, a indiqué l'agence de presse Fars. Mardi, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a annoncé que le paquet de propositions avait été « remis à jour en tenant compte des développements dans le monde et de différents évènements qui se sont produits et serait remis au groupe 5+1 ». Ce groupe réunit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne ainsi que l'Allemagne. M. Mottaki a ajouté que ce paquet de propositions permettrait de créer « une nouvelle opportunité pour des discussions en vue d'une coopération mutuelle ». Pour sa part, Allaeddine Boroujerdi, le chef de la commission parlementaire des affaires étrangères, a dit que l'Iran était « prêt à discuter et négocier (avec le groupe 5+1) dans le cadre des règles de l'Agence internationale de l'énergie atomique et du Traité de non-prolifération », selon l'agence Ilna. Le Conseil de sécurité de l'ONU a déjà adopté cinq résolutions, dont trois assorties de sanctions, exigeant la suspension du programme d'enrichissement d'uranium par l'Iran soupçonné de vouloir fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément avec force. Les responsables iraniens répètent depuis plusieurs mois que Téhéran accepte de reprendre les négociations avec les grandes puissances pour parler des grands problèmes dans le monde, mais refuse de discuter d'une suspension du programme nucléaire. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré lundi que « la question nucléaire était close » à ses yeux et que l'Iran ne discuterait pas de ses droits « indéniables » en matière nucléaire, tout en n'écartant pas un dialogue « juste » avec les grandes puissances. Il a indiqué que dans son « paquet », l'Iran proposait de discuter des moyens de « créer des opportunités pour utiliser à des fins pacifiques l'énergie nucléaire et (deuxièmement) prévenir le développement des armes nucléaires de destruction massive ». « Nous avons proposé un dialogue dans un cadre logique et juste avec tous les pays (...) qui peuvent permettre de changer les choses », a-t-il affirmé. L'Iran propose également de coopérer avec les grandes puissances de la situation au Moyen-Orient, notamment de l'Afghanistan, de l'Irak et du conflit israélo-palestinien. Les grandes puissances avaient demandé en avril à l'Iran de reprendre les négociations sur le nucléaire et le président américain Barack Obama avait laissé à Téhéran jusqu'à fin septembre pour y répondre.