L'eau, ce précieux liquide, reste encore inaccessible pour plus de la moitié de la wilaya de Aïn Defla si l'on se réfère au dernier rapport de l'APW. On peut y lire notamment que plus d'une vingtaine de communes sur les 36 que compte la wilaya de Aïn Defla sont confrontés à ce problème qui constitue une double contrainte pour la population locale, selon les saisons. Ainsi, l'hiver est caractérisé par un flux incontrôlable d'eau qui afflue de partout, provoquant des inondations, dont les effets sont parfois dramatiques. Mais, c'est surtout l'été que la population se retrouve confrontée à une situation que d'aucuns trouvent paradoxale. En effet, dans tous les rapports officiels et à chaque occasion, on ne cesse d'évoquer les énormes potentialités hydriques que recèle la wilaya de Aïn Defla, ainsi que les sommes colossales injectées pour le développement de ce secteur. Cela étant, l'eau potable demeure encore loin d'être à la portée de tous et beaucoup de citoyens des zones rurales sont privés de ce liquide vital. Cet état de fait les renvoie des années en arrière car l'eau continue à être acheminée à dos de mulet par des chemins escarpés ou au moyen de citernes. Des tâches qui incombent souvent aux enfants et adolescents qui se sacrifient ainsi pour répondre aux besoins de la famille. Pourtant, en termes de potentialités naturelles et matérielles dont dispose la wilaya, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les ressources en eau souterraines et superficielles offrent la possibilité de retenir près de 786 m3, dont plus de 216 m3 uniquement au niveau des nappes souterraines, selon le même rapport présenté par la commission de l'agriculture, de l'hydraulique et des forêts. L'exploitation de ces eaux se fait à partir de plus de 1270 forages, 2225 puits et 187 sources. A cela viennent s'ajouter 5 barrages d'envergure, 3 petits barrages et 4 retenues collinaires d'une capacité globale de 569 millions de mètres cubes. Ces structures devront par ailleurs être renforcées par deux autres petits barrages, actuellement en voie d'achèvement au niveau des communes enclavées d'El Mayenne et de Belaâs. A noter que le secteur a bénéficié, dans le cadre des différents programmes d'équipements publics mis en place par l'Etat de moyens conséquents pour le lancement de plus de 45 projets, dont certains sont en voie de réalisation pour un montant de l'ordre de 8454 millions de dinars, selon le même rapport. Des projets qui devront notamment permettre de mettre un terme aux problèmes d'accès à l'eau pour les populations des communes enclavées d'El Mayenne et Belaâs par l'acquisition des petits barrages de Tighzel et Sidi Bouziane. D'autres communes aspirent aussi à bénéficier de l'accès à l'eau potable, telles que Tiberkanine, Bourached, Tarek Ibn Ziad, Oued Djemaâ, Tacheta, El Hoceinia, ainsi que la ville de Hammam Righa où la station thermale reste approvisionnée en eau potable au moyen de citernes. A souligner que les défaillances constatées en ce domaine précis ont créé durant cet été caniculaire un grand malaise parmi une partie de la population rurale, mais également dans les agglomérations où plusieurs zones telles que Halaïmi et Dardara à Khemis Miliana, pour ne citer que celles-là, ont souffert de pénuries d'eau durant plusieurs jours. A l'origine de cette situation, les gestionnaires du secteur évoquent souvent la vétusté du réseau d'alimentation en eau potable ou encore des pannes au niveau des stations de pompage.