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L'angoisse des petites bourses
Publié dans El Watan le 13 - 09 - 2009

Entrez, on est déjà prêt pour la rentrée scolaire. » C'est avec cette affiche collée à l'entrée de cette grande surface, située sur les hauteurs d'Alger, que les parents accompagnés de leurs enfants sont accueillis.
Ils sont nombreux à venir faire leurs achats dans ce centre commercial bondé de monde en ces nuits ramadhanesques. Les familles se bousculent devant les rayons réservés aux articles scolaires et ceux aux vêtements. Il faut dire que dans ce centre commercial, on trouve de tout avec des prix qui « sont plus ou moins abordables, du moins pour une certaine catégorie sociale », assure un couple accompagné de leurs deux enfants. « Il y a tout ce que l'on veut ici, de quoi acheter le trousseau scolaire de nos enfants, mais pas à n'importe quel prix. Nous aimerions bien acheter des articles d'importation car ils sont solides, sauf qu'ils sont chers, le sac-à-dos importé par exemple coûte 3500 DA, on ne peut pas se le permettre », ajoute le couple avec beaucoup de regret. Il s'est contenté d'acheter deux tabliers, l'un rose pour la fillette et l'autre bleu pour le garçon, comme l'a exigé le ministre Benbouzid.
Une mesure que trouve Hamid, lui aussi venu remplir le cartable de son fils unique, absurde : « Imposer un tablier de telle ou telle couleur n'a aucun sens, l'enfant voudrait bien choisir la couleur de ses habits. » Ce n'est pas l'opinion d'une personne qui intervient dans la discussion : « A l'école, tous les enfants doivent être égaux. » Et la polémique s'installe, avant qu'une troisième personne ne s'invite au débat : « M. Benbouzid devrait plutôt réfléchir au contenu des programmes et comment inculquer à nos enfants un vrai savoir. De toute manière face aux prix, on voit rouge. » D'accord ou pas d'accord, chacun y va de son opinion et de son commentaire. Mais le marché, avec ses lois implacables, nous rappelle subitement l'amère réalité. Les inégalités se font sentir et ce n'est pas la couleur du tablier qui va les éliminer, ni d'ailleurs les propos indélicats de Ghlamallah qui avait déclaré : « La pauvreté en Algérie est une invention des médias ! » Il est vrai qu'il y a une catégorie sociale qui peut tout se permettre avec aisance et d'autres qui ne viennent que « pour voir sans pouvoir acheter ». Dans cette surface commerciale, l'image d'un peuple coupé en deux crève les yeux : « Celui d'en haut et celui d'en bas. » Enfin, presque toutes les familles, en ce moment, viennent pour la même « cause », à savoir l'achat de fournitures scolaires, elles finissent, le temps d'une soirée, par se connaître, échangent ainsi des commentaires sur la cherté de la vie et un pouvoir d'achat au plus bas. Une situation qui a mis à genoux les bourses faibles, ajouté à cela la rentrée scolaire et la fête de l'Aïd qui se profilent à l'horizon pour les achever.
A entendre les échanges entre parents et enfants, on comprend tout de suite dans quelles conditions évoluent la majorité des familles algériennes. « C'est trop cher, je veux ça mais…, le Ramadhan, la rentrée, l'Aïd, tout cela va nous ruiner, nous avons déjà beaucoup dépensé jusque-là, on ne sait pas comment terminer le Ramadhan (…) », ce sont autant de chuchotements qui reviennent dans les conversations des familles devant les rayons. Elles « vident leurs sacs » avant de vider le porte-monnaie. A mesure que le temps passe, les parents finissent tout de même par « offrir » quelques articles à leurs enfants. C'est le cas de ce couple accompagné de leurs deux enfants, l'un est en 5e année primaire, l'autre franchira les murs de l'école ce 13 septembre pour la première fois. « Les articles sont excessivement chers, il faut au moins 15 000 DA pour chaque enfant, je me demande comment ça doit être pour une famille avec trois au quatre enfants scolarisés ! Nous avons pu acheter deux cartables et quelques cahiers sans plus. Un cahier de 192 pages coûte 142 DA, nous devons aller chercher ailleurs, peut-être c'est moins cher », a lâché la femme. Une autre, enseignante de fonction, accompagnée elle aussi de son mari, retraité et de ses trois enfants, lui coupe la parole et lui brise l'espoir de trouver des articles moins chers ailleurs :« C'est partout pareil. »
Effectivement, partout les prix sont les mêmes. Les familles subissent de plein fouet une rentrée des plus dures. C'est ce qu'affirme le président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, Hadj Dellalou : « La majorité des familles algériennes sont dans le besoin. Déjà fragilisées socialement, elles seront dans l'incapacité de subvenir aux besoins de leurs enfants, lorsqu'on sait que le Ramadhan les déplume. » La fédération avait demandé au ministère de reporter la rentrée à après l'Aid, mais c'était peine perdue. « Dans les zones rurales, nombreux sont les parents contraints à faire le triste choix d'envoyer un enfant sur deux à l'école et c'est souvent la fille qui en est privée. » Il ne s'agit pas là seulement d'un discours, les chiffres du ministère de l'Education confirment cette réalité. Selon le chargé de communication de ce département, M. Boumaâraf, « 3 870 000, tous paliers confondu, vont bénéficier de la prime de scolarité attribuée aux enfants nécessiteux. Elle est de l'ordre de 3000DA. L'Etat a alloué une enveloppe de 6,5 milliards de dinars à cet effet ». Ce chiffre effarant renseigne sur la proportion du dénuement qui frappe des pans importants de la société. Il est évident, au regard de cette réalité, que la rentrée scolaire sera des plus dures et nombreuses sont les familles qui ne sont pas prêtes pour cette rentrée.


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