La grande majorité des habitants ont vécu une saison estivale catastrophique en matière de restriction de l'alimentation en eau potable. Les restrictions se prolongent encore en ce mois de novembre et pire encore, la population a passé un Aïd sans eau, poussant les habitants à aller la chercher plus loin, dans leurs véhicules. Depuis le mois de juin, l'agence ADE de Bouzeguène a instauré un régime drastique à la population qui s'est rabattue à l'achat de citernes pour stocker ce précieux liquide. Mais faudrait-il encore avoir la chance de remplir la citerne quand la majorité de la population a juste le temps de remplir quelques jerricans avant que l'eau ne disparaisse des robinets. Depuis quelques années, la daïra de Bouzeguène est sans doute l'une des dernières localités de la wilaya de Tizi Ouzou en matière d'alimentation en eau potable. L'unique projet de la source d'Aderdar, réalisé du temps du parti unique, à la fin des années 70, ne suffit plus. Depuis plus de 30 ans, les autorités locales n'ont plus consenti un seul centime, à d'autres formules d'alimentation de commune pour renforcer les capacités existantes et apaiser les souffrances de la population. La semaine dernière, les citoyens ont investi l'agence ADE de Bouzeguène pour réclamer de l'eau. Certains villageois n'ont pas vu l'eau couler de leurs robinets depuis deux semaines alors que la durée moyenne est de 8 jours. Le responsable de l'agence, tout en mettant en cause le manque de pluviométrie, a été très clair avec eux. «Il n'y a pas d'eau ! », s'efforce-t-il de leur expliquer. En effet le débit à la source, quantifié, ne dépasse pas les 1200 mètres cubes par jour. Ce qui, en termes de capacité ne permettra même pas de satisfaire le seul quartier de Tahemalt. Alors que l'unique solution pour la population de Bouzeguène reste le raccordement au barrage de Taksebt, on continue de maintenir, vaille que vaille, le projet d'une retenue collinaire au contrebas de la source d'Aderdar qui, selon des spécialistes en eau, ne résoudra pas le problème avec un réseau d'adduction corrodé, voire pourri et une conduite principale piratée à divers endroits. De nombreux réseaux de distributions (Ait Salah, Bouzeguène-village, Ihitoussène, Plateau de Loudha, Sahel…etc.) et une grande partie de la nouvelle conduite réalisée sur le CW251, réalisés à coûts de milliards sont à l'abandon, c'est-à-dire enterrés sans brancher les clients et parfois même détruits par les engins d'adduction du gaz de ville. Le projet de la retenue collinaire d'une capacité de 800 milles mètres cubes qui est estimé à 20 milliards de centimes, n'a pas encore vu le jour en raison du manque de financement. Alors que le réseau de la chaîne de Taksebt, qui pourra soulager toute la population de Bouzeguène, a atteint la commune d'Ifigha, distante de Bouzeguène d'à peine 15 km, on continue encore de rêver à résoudre le problème de l'eau par des projets coûteux et peu porteurs.